Journée du 8 mars : droits et devoirs en « e » muet

Jeudi 10 Mars 2022 - 19:11

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Le monde célèbre la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars de chaque année. A travers le monde, des activités ont été organisées par des regroupements de femmes en vue de sensibiliser à ces droits. Au Congo, où la journée a souvent tendance à tourner en parodie faute sans doute de saisir les enjeux mis sur la table, de quoi parle-t-on vraiment au sujet des femmes ?

 

L’histoire de l’humanité, au travers de ses us, coutumes et traditions, montre que les hommes ont souvent eu tendance à considérer et à traiter les femmes comme des sous-êtres. Bien que quelques sociétés dans le monde soient matriarcales, le patriarcat et les valeurs qu’il sous-tend s’imposent largement au point de donner le ton aux pratiques sociales d’ici et d’ailleurs.

Ce traitement n’honorant pas la femme, des regroupements de femmes se sont organisés au fil des années dans les domaines où les injustices qu’elles subissent semblent les plus flagrantes : industrie et monde du travail, éducation, politique, procréation...

A coup de grèves et de manifestations qui prennent parfois le visage de vraies révolutions, les femmes obtiennent gain de cause à leurs revendications : droit de vote, droit d’être élue à une fonction politique, égalité salariale, droit à l’intégrité physique, droit de décider de sa procréation..., des droits multilpes conquis.

Pour autant, si l’on peut observer cette libération surtout dans le pôle occidental, les femmes du reste du monde sont pour la plupart cependant liées ou en accord avec cette sous-condition.

On observera ainsi le contraste frappant sur des questions identitaires comme le port du voile, où les femmes occidentales en sont pour la plupart à ne pas comprendre le choix à dessein que ferait une femme orientale.

Tout autant si on peut se réjouir du droit de vote des femmes dans le monde, car elles constituent tout de même la moitié des forces vives des nations, l’on est parfois à s’interroger sur des « victoires » comme celle d’avoir le droit de conduire un véhicule, obtenue par les femmes saoudiennes en 2018.

Bien que nous vivons aujourd’hui dans un monde connecté où l’on a la possibilité en toute facilité d’être sensibilisé à la réalité des « autres », les droits des femmes tels que reconnus par les Nations unies restent bien muets sur la grande partie du globe.

Aussi certaines subtilités méritent d’être énoncées. Célébrés, les droits des femmes appellent à contre-jour certaines responsabilités, certains devoirs, des femmes certes, mais nécessairement en partenariat avec les hommes.

Une femme qui travaille et qui peut jouir de ses ambitions professionnelles se doit d’honorer le devoir d’assurer l’équilibre de sa famille, en se mettant d’accord avec son conjoint sur la gestion du foyer et du quotidien.

Une femme qui décide de sa procréation a le devoir de s’assurer de l’accord de son partenaire de vie sur un choix qui les concerne et les engage tous les deux et a le devoir de veiller à ne pas engager sa santé gynécologique par le biais des méthodes contraceptives utilisées si elle y a recours.

Le constat malheureux est pourtant que même si ces droits et les efforts consentis pour les diffuser et les mettre en pratique sont honorables, louables, mais en fait tout à fait humains, ils restent cependant bien muets au même titre que le sont les devoirs auxquels ils font appel, que ce soit sous le ciel du Bassin du Congo ou ailleurs.

Princilia Pérès

Légendes et crédits photo : 

La journée du 8 mars célébrée à Brazzaville /DR

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