Journée internationale de la langue maternelle : les langues locales au cœur de la citoyenneté mondiale

Il s’agit, à travers les activités prévues ce 21 février, de souligner l’importance des langues pour l'identité des groupes et des individus. « La reconnaissance des langues locales permet au plus grand nombre de se faire entendre et de participer activement au destin collectif », affirme la Directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova.

L’initiative de célébrer la langue maternelle est née de l’une des préoccupations de l’Unesco pour qui la promotion, la diversité linguistique et l’éducation multilingue facilitent la compréhension et la reconnaissance des autres peuples et des autres cultures.

Au-delà, c’est une alerte sur nos langues coutumières qui disparaissent au fil des années et au profit des autres. Au nombre des facteurs cités pour expliquer ce phénomène, il y a l’immigration étrangère, l’impérialisme culturel (les médias véhiculent la culture des puissances étrangères), la faiblesse numérique (certains peuples constituent des minorités dans leurs pays), la dispersion démographique (souvent pour des raisons économiques), etc. Un vrai coup pour le patrimoine culturel de l’humanité.

Au Congo Brazzaville par exemple, les jeunes éprouvent une honte à s’exprimer en langue maternelle. Nombreux sont incapables de dire un simple « bonjour » dans leur langue maternelle. À qui la faute ? Comment est-ce possible ? Plusieurs raisons l’expliquent parmi lesquelles celles déjà évoquées ci-dessus.

Ce désintérêt, si c’en est un, est aussi dû à la politique d’érection des langues nationales, au nom de l’unité nationale ; du souci de brassage des populations ; du besoin de communiquer facilement dans le monde du travail et dans la vie quotidienne ; de la stratégie de cacher son identité culturelle surtout dans les pays où les conflits ont des relents tribaux.

Mais plus encore, l’effacement du communautarisme qui a longtemps caractérisé les Africains, avec l’explosion des familles, est à citer comme l’une des causes de l’extension des langues maternelles. Les enfants vivant en ville et ne bénéficiant plus de bain rural sont difficilement au contact de la langue des parents. Surtout si ces derniers sont eux-mêmes issus de milieux différents et ne parlent pas la même langue.