Justice : les femmes magistrats appelées à plus d’exemplarité

Lundi 20 Mars 2023 - 15:57

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Les femmes magistrats du Congo se sont retrouvées le 18 mars à Oyo, dans le département de la Cuvette, à la faveur d’une journée sur le thème « L’apport de la femme magistrat dans le rayonnement de la justice ».

La cérémonie a été rehaussée de la présence du Garde des sceaux, ministre de la Justice, des Droits humains et de la Promotion des peuples autochtones, Aimé Ange Wilfrid Bininga, et du premier président de la Cour suprême, Henri Bouka. Dans son discours, le ministre a circonscrit la thématique des débats en posant la question « Comment la femme magistrat devra contribuer à l’implémentation d’une morale de civisme et de rigueur dans la maison justice ? ». C’est ainsi, a-t-il poursuivi, que l’initiative prise par les femmes magistrats aura sûrement un impact non seulement pour le corps de la magistrature mais également pour toute la société congolaise. Il a renchéri qu'une justice bien servie est un facteur de sûreté et de développement économique et social.

« J’attends de votre journée des signaux forts et pourquoi pas une valeur ajoutée inestimable pour le corps de la magistrature dont la perception se fera aisément sentir par les justiciables et autres acteurs et observateurs de notre système judiciaire. Je voudrais vous assurer de ma disponibilité à vous accompagner dans la mise en œuvre des conclusions auxquelles cette journée aboutira », a déclaré le ministre.

Par ailleurs, sachant que le mois de mars est marqué du sceau de la protection des droits des femmes, le ministre en charge de la Justice a rappelé que « derrière la célébration de la journée du 8 mars, s’est désormais adossée une dynamique universelle en faveur de l’amélioration du rôle de la femme, mieux sa participation au développement dans tous les pays du monde. Le ministère en charge de la Justice ne peut donc plus se contenter du quotidien et se positionner en marge de ce combat. Bien au contraire, il doit se porter en première ligne pour la féminisation non seulement de ses structures et de ses secteurs d’activités, mais aussi en faveur de la protection de la femme livrée aux violences lâches de la société ».

En outre, le ministre a rappelé que la féminisation des métiers judiciaires est un combat auquel il s’emploie à gagner et qu’il s’y est engagé comme en témoignent l'effectif de femmes magistrats qui s’élève à ce jour à 311 femmes contre 27 en 2007, soit une augmentation de 284. « Le dernier Conseil supérieur de la magistrature avait, d’ailleurs, révélé une tendance à la féminisation de la magistrature. Tout cela augure de la bonne perspective dans la prise en compte de la parité au sein de la magistrature », a-t-il conclu.

De son côté, le premier président de la Cour suprême, Henri Bouka, a rappelé aux femmes magistrats que « rendre la justice est un véritable sacerdoce, une exigence des nations civilisées desquelles a disparu la loi du talion ». Il leur a rappelé les maux qui minent la justice congolaise, entre autres, la lenteur dans le prononcé des décisions. « Nous devons l’éradiquer sans autre délai que celui que commande le strict devoir que nous avons de replacer la justice sur son piédestal et de répondre aux attentes des parties au procès, ce qui ouvre pour elles la voie des recours car, c’est un droit pour tout justiciable de contester une décision de justice. En tardant à nous prononcer, nous portons atteinte à ce droit reconnu pour toutes nos lois de procédures… », a-t-il conseillé.   

 

 

 

 

Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Une photo de famille après la journée thématique

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