Justice : Pierre Mabiala pointe du doigt les magistrats

Mardi 17 Mai 2016 - 16:00

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Lors de sa première rencontre avec les procureurs généraux et  de la République, le 13 mai, le nouveau ministre de la Justice, des droits humains et de la promotion des peuples autochtones, a usé d'un discours direct. Dénonçant les griefs professionnels que commettent les magistrats au quotidien dans l’exercice de leur profession, Pierre Mabiala, qui les a pointés du doigt, a promis être pointu envers ces derniers, afin de rendre la justice congolaise plus crédible et forte, au service du peuple. 

 

 

Devant le procureur général près la Cour suprême et l’inspecteur général des juridictions et des services judiciaires, le ministre de la Justice, des droits humains et de la promotion des peuples autochtones a rappelé aux uns et aux autres, leurs missions régaliennes à remplir avec loyauté.

Décidé à redorer le blason de la justice congolaise, Pierre Mabiala a saisi l’occasion pour fustiger et dénoncer les comportements déviants, ainsi que autres mauvaises pratiques auxquels ces professionnels de droit, garants de la loi se livrent régulièrement, foulant ainsi aux pieds leur déontologie.

Pierre Mabiala a, entre autres, épinglé les règlements amiables des différends dans les bureaux des parquetiers ; la mise en liberté provisoire négociée et monnayée des détenus ou inculpés ; les placements abusifs sous écrous provisoires ; l’irrégularité des enquêtes préliminaires ainsi que le manque des gardes à vue.

Le ministre a aussi cité le blocage des plaintes avec constitution de partie civile, le non suivi de l’exécution des sentences judiciaires, l’établissement sans vérification minutieuse des casiers judiciaires aux personnes ayant fait l’objet de condamnation pénale définitive mais aussi la corruption qui gangrène la justice congolaise.

« Un magistrat est avant tout un citoyen honnête, s’il  trempe dans la corruption, il perd son pouvoir. Le statut particulier que vous aviez négocié auprès de l’Etat, vous a été accordé dans le but de vous garantir l’autonomie financière. Si vous les magistrats, vous commencez à commettre les infractions, qui jugera finalement ? Tous ces mauvais comportements doivent cesser », a souligné le ministre Pierre Mabiala. 

Quelques mesures de discipline prises

Afin de mettre un terme à tout ce désordre, le nouveau ministre de la justice a pris quelques mesures disciplinaires strictes. En ce qui concerne les audiences, il ressort que désormais celles-ci doivent débuter à 9 heures précises, et si cela n’est pas respecté, les magistrats retardataires seront punis conformément à la loi.

De même, tous les chefs de parquet devront, dorénavant, rendre compte mensuellement, du nombre de réquisitoires introductifs et de règlements définitifs qu’il aura rédigé ; engager des poursuites pénales et requérir les mandats de dépôt en cas de besoin, contre tout huissier de justice qui aura exécuté une décision au-delà de ce qui a été jugé.

Les mêmes poursuites seront engagées pour tout magistrat du ministère public qui aura, en parfaite connaissance de cause, aidé à l’exécution illégale d’une décision de justice.

Cependant, tous les racketteurs qui déambulent dans la Cour et les couloirs du Palais de justice  seront systématiquement arrêtés. Pour appliquer cette mesure, des instructions fermes ont été données aux responsables des parquets.

 « Je serai vigilant sur le bon fonctionnement des parquets et mettrai à la disposition de l’inspection générale de juridiction et des services judiciaires les outils nécessaires afin que celle-ci assure sa mission avec efficacité et de manière quasi permanente. Je ne polémique jamais mais j’agis », a conclu le ministre Pierre Mabiala.

Firmin Oyé

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