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La terre fuit

Dimanche 15 Août 2021 - 17:15

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On peut l’exprimer ainsi. Notre planète est fatiguée. Elle se dérobe sous nos pieds et nous le montre à travers la déferlante des inondations, la fonte des glaciers, la multiplication des feux de forêts, la saturation des océans, le degré de plus en plus élevé des températures. Toutes ces formes d’expression de notre environnement commun nous laissent peu ou prou indifférents.

Dans l’ensemble, chacun s’occupant quasiment de ce qui le regarde, nous continuons, tête baissée, à nuire à la terre. Bâtir sa petite case sur le sommet d’une colline qui finit par se détruire, amonceler des immondices à un endroit qu’il vaudrait mieux tenir propre participent de la prédation presque invisible des sols qui ajoute aux dégâts collatéraux.  De leur côté, les puissances industrielles, en grande partie responsables de ce qu’il nous arrive, poursuivent leur course éperdue vers plus d’accumulation des biens et engins de domination de leurs potentiels concurrents.

En raison des alertes répétées des experts, des chiffres alarmants communiqués dans différents rapports qu’ils ont rendus publics ces temps-ci par des institutions spécialisées, peut-être que les accumulations de richesses mentionnées plus haut ne sont finalement que gesticulation sans lendemain. Le signal d’alarme entendu des climatologues fait, en effet, état d’une « alerte rouge » pour l’humanité. A quoi cela peut-il se résumer ? A peu-près à ce que « tout est vanité ».

Comme s’ils en prenaient conscience sans engagements cohérents pour affronter les défis du changement climatique, les dirigeants politiques alignent des vœux lourdement inopérants. Pour l’essentiel, ils se contentent de rappeler le « défi immense » auquel le monde fait face, mais regardent ailleurs quand il s’agit d’aborder les questions de fond liées aux énergies fossiles. Comment, en effet, se passer du gaz, du pétrole et du charbon après avoir bâti des grands empires industriels dont c’est le nœud de la prospérité ?

Par ailleurs, comment s’occuper des questions d’environnement pour l’intérêt général si les Etats eux-mêmes ne font rien pour apaiser les relations entre eux ? Du 1er au 12 novembre se réunira à Glasgow, en Ecosse, la COP26. A quelques semaines de ce rendez-vous important, il faut prier que les participants dans un élan de sursaut collectif lèvent les obstacles qui minent la mise en œuvre des politiques audacieuses de réduction des émissions des gaz à effet de serre pour espérer vaincre l’immobilisme climatique actuel.

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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