Lapo Pistelli confirmé « Monsieur Afrique » au MAE italien

Samedi 15 Novembre 2014 - 17:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Dans les capitales africaines, la figure de Lapo Pistelli est déjà celle de l’interlocuteur privilégié pour la coopération avec Rome.

L’homme fait partie des rescapés du gouvernement d’Enrico Letta conservés et maintenus à leurs poste et fonctions en février dernier lorsque le Premier ministre actuel, Matteo Renzi, a formé son gouvernement. Il n’y a pas eu beaucoup de personnes à s’interroger sur ce maintien. Car, si l’on met de côté les affinités politiques et « ethniques » avec le Premier ministre (comme on dirait en Afrique, tous deux étant des Florentins), Lapo Pistelli a bien le profil du diplomate chevronné même s’il est seulement âgé de 53 ans.

Tête bien faite, docteur en sciences politiques, enseignant pendant longtemps à la section de la Stanford de Florence, polyglotte au sourire engageant, il possède bien ses dossiers africains. Ce n’est donc pas une surprise si on a pu lire à l’édition du journal Officiel italien de samedi qu’il devient aussi délégué à la coopération pour l’Afrique du Nord, l’Afrique Sub-saharienne et les pays du Proche-Orient.

Il ne s’agit donc que d’une régularisation de situation pour lui qui était  jusqu’ici vice-ministre des Affaires étrangères. À ce titre, il a sillonné le continent africain pour plaider les dossiers de la  coopération Italie-Afrique. Notamment au siège de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba où on le voyait encore à la manœuvre lors du dernier sommet de l’organisation panafricaine.

Sa tête à moitié dégarnie est également apparue, sourire au clair, dans les images sur « l’exfiltration » en juillet de Meriam Yahia. Mais plus qu’une action de « com », Lapo Pistelli a été la cheville ouvrière de la libération de cette jeune femme, condamnée au Soudan pour s’être convertie au christianisme, puis expulsée vers l’Italie d’abord et les Etats-Unis, pays de son mari, ensuite. Lapo Pistelli a tout fait pour garantir la sécurité à cette jeune femme dont l’apostasie supposée avait incité les tribunaux islamiques soudanais à prononcer sur elle la sentence de peine de mort dont…  elle attendait l’exécution en prison.

Les nominations au ministère italien des Affaires étrangères, la Farnesina, sont désormais rendues nécessaires par le fait que jusqu’à fin octobre la titulaire, Mme Federica Mogherini, est désormais en charge de la diplomatie européenne à Bruxelles. Elle a été remplacée par M. Paolo Gentiloni Silveri. Le « Monsieur Afrique » de la Farnesina avait auparavant travaillé avec la ministre Emma Bonino. Cette passion de la cause humanitaire de Mme Mogherini n’avait jamais manqué une occasion pour se louer de l’action de Lapo Pistelli.

Lucien Mpama