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Le rôle vital de la forêt tropicale pour la planète

Jeudi 23 Mai 2019 - 22:23

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Les forêts font partie des trésors les plus précieux de la planète : elles fournissent de l’énergie à partir du bois, aident à la régulation de l’eau, à la protection des sols et à la conservation de la biodiversité. Pourtant, dans la gestion forestière traditionnelle, les arbres sont toujours principalement considérés comme une source de bois. Tous les autres produits dérivés des terres boisées, tels que les champignons, les plantes médicinales et aromatiques, ainsi que les autres produits extraits des forêts à usage humain, sont considérés comme d’importance secondaire.

Les ressources forestières non ligneuses présentent toutefois des avantages considérables pour des millions de ménages, à la fois en termes de subsistance et de revenus. Ces sous-produits constituent des ressources alimentaires et entrent dans la composition de produits de la vie courante tels que les cosmétiques ou les médicaments. La protection de leur environnement est donc un besoin vital. Il a été prouvé par des chercheurs que les forêts tropicales africaines, par exemple, réduisent ainsi le taux d’accroissement du CO2 dans l’atmosphère, soulignant la nécessité de les protéger, car le CO2 est le principal gaz responsable du changement climatique. Les forêts tropicales, qui couvrent de 7 à 10% des terres de la planète, pourraient stocker, selon les estimations des scientifiques, de 40 à 50% du CO2 présent dans la végétation.

Les forêts agissent donc comme des puits de carbone et peuvent éliminer les polluants de l’atmosphère, ce qui en fait un outil multi-usage pour lutter contre la pollution de l’air et atténuer les effets des changements climatiques. Chaque année, les forêts absorbent un tiers du dioxyde de carbone libéré par la combustion de combustibles fossiles dans le monde. L’amélioration de la qualité de l’air reste une priorité absolue pour tous car les coûts directs de la pollution atmosphérique pour la santé humaine peuvent être mesurés en milliards de dollars. Parallèlement à la nécessité de passer à des sources d’énergie propres, les forêts sont des alliés naturels et efficaces dans la lutte pour un air plus sain et sont essentielles pour assurer un avenir durable aux communautés qui en dépendent.

La préservation des forêts tropicales de l’Afrique et la plantation de nouveaux arbres pour remplacer ceux détruits par la déforestation sont de nature à contribuer à l’atténuation de l’ampleur de l’évolution climatique et à minimiser les conséquences des changements climatiques. La préservation et l’expansion des forêts d’Afrique exigent un dosage de méthodes forestières avisées et une meilleure évaluation du véritable prix des écosystèmes forestiers. Les mauvaises politiques de gestion des forêts, notamment la surexploitation, la récolte démesurée de bois de chauffage et de plantes médicinales ainsi que la construction de routes contribuent à aggraver le problème. Le ramassage du bois pour le chauffage et la cuisine ainsi que pour en faire du charbon est un phénomène particulier à l’Afrique, où le bois satisfait environ 70 % des besoins énergétiques des habitants, taux nettement supérieur à celui du reste du monde.

Il faut savoir que l’Afrique subit la déforestation à un rythme deux fois supérieur à la moyenne mondiale et perd chaque année plus de quatre millions d’hectares de forêt, approximativement deux fois la superficie d’un pays comme la Guinée équatoriale, soit deux fois le taux annuel mondial de déforestation. C’est un problème majeur pour vingt-cinq pays africains, dont l’ensemble des pays du Bassin du Congo.

 

 

Boris Kharl Ebaka

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Édition du Samedi (SA)

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