Le saviez-vous. Qui était Jane Vialle ?Jeudi 21 Novembre 2019 - 19:57 Une résidence à Marseille, en France, une rue à Bacongo, dans le deuxième arrondissement de Brazzaville, un dispensaire à Ouenzé, le cinquième arrondissement, et un autre au quartier Roy, à Pointe-Noire, portent son nom. Qui était cette icône de la lutte en faveur du développement social de l’Afrique ? Jane Vialle, née le 27 août 1906 à Ouesso, dans le département de la Sangha, et morte le 9 février 1953 à Villenave-d’Ornon, en France, est une journaliste, résistante et femme politique française. Plus connue au Congo qu’en Centrafrique, anciennement Oubangui-Chari, pays dans lequel elle s’est distinguée sur le plan politique, elle a été la seule femme sénatrice « de couleur » lors de la IVe République. Jane Vialle est métisse, née d’une mère congolaise, dont le patronyme est Thérèse Tchiloumbou, d’ethnie vili, et d’un père français, Michel Vialle. Ce dernier était employé par la compagnie française du Haut-Congo créée en 1889 par les frères Tréchot. La solide implantation géographique de cette société dans la région de la Sangha explique la naissance de Jane Vialle à Ouesso. Elle est, par ailleurs, la tante maternelle de Godefroy-Émile Mpwati (1928-1995), le premier évêque congolais du diocèse de Pointe-Noire. Vers 1907, Michel Vialle est recruté par une autre société concessionnaire, la société des sultanats du Haut-Oubangui. Cette société, fondée en 1899, avait pour but principal de commercialiser l’ivoire et le caoutchouc récoltés dans les domaines des sultans dont elle avait le monopole. Jane Vialle suit son père et grandit à Bangassou où se trouvait le quartier général de la compagnie. C’est également le chef-lieu de la région et la résidence du sultan Zandé Bangassou. Michel Vialle a pris une part notable à l’extension de l’entreprise. En octobre 1912, Jane Vialle est reconnue officiellement par son père lors d’un séjour à Paris, comme étant sa fille légitime. Au moment de la mobilisation pour la guerre de 1914, Jane Vialle quitte Bangassou et suit son père pour la France. Elle effectue ses études secondaires au lycée Jules-Ferry de Paris, où elle obtient son baccalauréat, vers 1925. Elle devient rédactrice à l’agence Opera Mundi. Mariée le 27 octobre 1927 à Paris avec Marcel Beauvais, elle en divorce en 1940. La même année, elle s’engage dans la Résistance à Marseille. En zone non occupée, elle rejoint le réseau Combat, l’un des trois grands mouvements de Résistance opérant dans le sud de la France. Après la guerre, elle est journaliste à l’Agence France presse et correspondante pour des journaux africains de l’Afrique occidentale française. En 1946, elle devient membre du comité de rédaction du journal Combat, d’où elle suit les travaux des assemblées constituantes, notamment la création de l’Union française, s’attachant particulièrement à la notion d’« égalité des droits et privilèges sans distinction de race » sur laquelle cette dernière institution est censée être fondée. Elle effectue ensuite une tournée de conférences sur les besoins économiques et culturels du peuple africain. Candidate sous l’étiquette des Mouvements unis de la Résistance aux élections du Conseil de la République en Oubangui-Chari, soutenue par Barthélemy Boganda, elle recueille sept voix sur treize suffrages exprimés et est élue en tant que représentante du deuxième collège des métis, aux côtés de Georges Darlan. Elle cofonde en novembre 1947, avec notamment Bernard Laffaille, à Bangui, la société coopérative L’espoir oubanguien, qu’elle dirige jusqu’en 1949. Elle fonde également, en 1948, l’Association des femmes de l’Union française d’outre-mer et de métropole. Le 7 février 1953, à 9h28, le DC-4 de la compagnie aérienne de l’Union aéromaritime de transport, en provenance d’Abidjan, via Casablanca, se crashe dans un petit bois à l’approche de l’aéroport Bordeaux-Mérignac à cause d’un épais brouillard. Jane Vialle, grièvement blessée aux deux jambes, tombe dans le coma, peu après son admission à l’hôpital militaire Robert-Picqué de Villenave-d’Ornon. Elle y meurt le 9 février 1953 avec huit autres passagers sur les vingt-et-une personnes à bord. Les membres de la famille de Jane Vialle habitent toujours la maison familiale, située à Bacongo, le deuxième arrondissement de Brazzaville. L'association Bana Jane-Vialle, fondée par Jean-Médard Nkouka, qui a son siège à Brazzaville, a pour but de déclarer la protection de l'environnement.
Jade Ida Kabat, avec Wikipédia Notification:Non |