Leadership féminin: l’association Femme modèle lance la campagne « Semer les graines de l’ambition »

Samedi 11 Mars 2023 - 12:00

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À l’occasion de la célébration, le 8 mars, de la Journée internationale des droits des femmes, la fondatrice de l’association Femme modèle, Mildred Moukenga, s’est rendue au lycée de la Révolution et au lycée Pierre-Savorgnan-de-Brazza pour mentorer les jeunes filles. Retour sur des rencontres inédites porteuses de messages et d’espoir.

Il est 10 heures à Brazzaville lorsque la délégation conduite par la fondatrice de l’association Femme modèle arrive au lycée de la Révolution où elle est reçue dans l’amphithéâtre par près de 200 lycéennes. 

C’est la première fois que ces élèves se réunissent pour aborder des questions liées à leur développement personnel. Prenant la parole, Mildred Moukenga explique le sens de cette campagne : apporter une réponse aux nombreux problèmes de société que l’on rencontre actuellement en milieu scolaire.

 Selon l’activiste, les jeunes filles sont de plus en plus exposées à cause des nouveaux outils de communication qui accélèrent la propagation des idées fausses et la prolifération des mœurs légères. Il s’agit notamment des partages d’images et de vidéos qui heurtent les sensibilités et ont des impacts négatifs sur la façon d’être et de penser de la population en général et des jeunes filles en particulier.

Au cours des échanges avec les élèves, la parole se libère. Différents facteurs empêchent les jeunes filles de développer leur plein potentiel : la mauvaise influence, les addictions, la pauvreté, le manque de repères, l’absence d’envie, la maternité précoce, les complexes, etc.

Quelques élèves osent même s’exprimer pour condamner le fait que dans leur famille, la scolarité des jeunes filles passe après celle des garçons. « Avant de venir à l’école, je dois faire à manger pour mes petits frères et nettoyer la maison, alors que mes frères ne le font pas. Ce temps, j’aurai pu le consacrer à lire mes leçons », a déploré une lycéenne.

Le message est clair et les déductions évidentes. Si l’on veut que les jeunes filles fournissent plus d’efforts, à l’école notamment, il est nécessaire que les parents les accompagnent dans cette démarche en faisant de leurs études une priorité. Même si le plus grand travail viendra des filles elles-mêmes. C’est dans ce sens qu'Alban Besse, coach en développement personnel, membre de la délégation, s’est exprimé pour parler de la confiance en soi, de l’estime de soi et de l’affirmation de soi. Des éléments également essentiels pour le développement personnel de ces élèves.

Les jeunes filles accablées par les charges domestiques

Un peu plus tard, au lycée Pierre-Savorgnan-de-Brazza, la délégation est accueillie chaleureusement par plus de 250 élèves, impatientes de savoir ce que cette réunion leur apportera. Les plus courageuses interrogent : « On nous donnera des pagnes ? »  Question  logique car les dons de pagne sont devenus presque obligatoires pendant les célébrations de la Journée internationale des droits des femmes au Congo et dans certains pays d’Afrique centrale.

Cette fois-ci, Kriss Brochec et Delali Gatsono ont rejoint la délégation, toutes les deux sont connues pour mener des activités impactantes, respectivement dans les domaines du numérique et de l’éducation. Le débat prend une tournure plus grave. Certaines jeunes filles en s’exprimant dénoncent le harcèlement sexuel dont elles font face régulièrement. Pour les intervenantes de la délégation, le message est l’occasion de leur rappeler qu’elles sont maîtresses de leur corps et que personne ne devrait les obliger.

Autre problème évoqué à nouveau par les jeunes filles : les charges domestiques quotidiennes obligatoires qui pèsent sur leurs épaules avant de venir à l’école, ce qui les empêche d’étudier et de disposer d’un peu de temps pour leur épanouissement.

Un constat est dressé : 70 % des élèves rencontrées au cours de cette journée viennent à l’école sans but ni projet d’avenir. « Face à toutes ces observations, Il nous semble très important d’aider ces jeunes femmes à devenir responsables, de leur faire comprendre que la société compte sur elles et que c’est à elles d’apporter les solutions aux problèmes qui existent et à venir. Elles en ont la capacité ! C’est une démarche qui suscitera leur engagement dans tous les domaines de la vie… », a conclu avec optimisme la responsable de l’association.

 

 

 

L’association Femme modèle totalise dix ans d’existence cette année. Elle est surtout connue pour son programme Women’s activity awards dont le but est d’identifier les femmes des milieux défavorisés, des mères célibataires ou des jeunes filles dont les activités portent un potentiel de croissance significatif afin de leur trouver du financement et de les former pour qu’elles sortent de la précarité.

Iris Tala

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