Les immortelles chansons d’Afrique : « Eluzam » d’Evoloko

Jeudi 10 Novembre 2022 - 17:15

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« Eluzam » est un titre explosif qui a causé d’énormes dégâts dans l’écosystème musical congolais. Avec cette chanson, Evoloko  a vu sa cote de popularité être haussée.

« Eluzam » est sorti au Zaïre en octobre 1973, en format 45 tours, avec le concours des éditions Zaïre Music, sous la référence ZM 2. En 1974, elle sera rééditée en France sous les auspices du label African, sous la référence 90 833.

Evoloko, disons-le, fut incontournable au début de l’histoire de Zaiko Langa Langa. En 1973, il domina l’échiquier musical kinois avec des titres comme « Onasis », « Mbeya Mbeya » et clôtura avec « Eluzam ». Son ardeur fut calmée en 1974 par Bimi Ombalé avec son tire « Mwana wabi », élue meilleure chanson de l’année.

Cette œuvre, Evoloko la dédia à celle qui en ces temps là avait irradié son cœur. Dans cette mélopée, il dit clairement à sa dulcinée qu’il entre en guerre contre tous les détracteurs de leur union. Pour elle, il accepte de tout subir et s’engage de la suivre partout où elle ira, bafouant son orgueil qui le poussait à ne pas dorloter les femmes, étant la star adulée de la jeunesse zaïroise. « Eluluzam ngai na lingaki bakani ngai, balobi kutu ngai na yo tokabuana oyo soni, oyo soni mama Eli oye. Nakolanda yo bipayi binso okokende ata bakani nakotika te, nasi nalinga, makala mpo nayo, nadimi e buale mpo nayo ». Ces paroles en lingala peuvent se comprendre en français par : « On veut me faire du mal à cause d’Eluzam que j’aime. Ils ont même exigé notre séparation, quelle honte. Je te suivrai où que tu ailles, je n’abandonnerai pas même s’ils veulent mon malheur. Je t’aime déjà, pour toi j’ai accepté la prison et la souffrance ».

Chantée en polyphonie, cette merveilleuse aubade laisse l’occasion à l’auditeur d’apprécier Evoloko exécutant la première voix et Papa Wemba la deuxième. De temps à autres, Gina Efonge vient seconder Evoloko. Le nom de Méridjo est plusieurs fois clamé, sans doute pour son exploit accompli en faisant introduire le rythme Cavacha dans la musique congolaise. Dans la première partie, le son de la batterie rappelle effectivement le bruit que génère le train pendant son déplacement. En outre, la guitare solo de Manuaku est percutante.

Chanteur de talent à la voix indescriptible et excellent danseur, Antoine Evoloko Bitumba Bolay Ngoy est né le 20 mai 1954, à Léopoldville (Kinshasa). Il a débuté sa carrière dans Les Maps. En 1969, il entre dans Zaiko Langa Langa où il deviendra la méga star en 1974. Sa notoriété a été à l’origine de la première scission de ce groupe. En 1975, il est cofondateur de l’orchestre Isifi Lokole. En 1979, il fait un come-back dans Zaiko Langa Langa et en 1981, il est cofondateur de Langa Langa Stars. Il s’est affublé plusieurs noms tels Anto Nickel, Osemba Lay Lay, Atshuamo, Joker la carte qui gagne, etc.    

Frédéric Mafina

Légendes et crédits photo : 

Evoloko

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