Les immortelles chansons d’Afrique : « Mato » de Djo Nolo

Parue sous la férule des éditions « Carte blanche », la chanson « Mato » qui a été couronnée de succès a vu le jour le 24 septembre 1979.  Sortie en format 45 tours, avec comme référence C.B 01, elle fut enregistrée au studio Renapec et produite par Tshimpaka wa Tshimpaka

Dans cette pièce musicale, l’amour est mis à l’épreuve par la désapprobation familiale. Mato, une jeune femme, est chassée par ses beaux-parents, mais son mari la supplie de revenir. Il va dire : « Mato zonga zonga, Mato zonga e, baboti na ngai baboyaki yo na libala ezali ngai te naboyaki yo moko oyebi tika bipale ya pamba Mato zonga e, Mato yaka e », ce qui veut dire : « Mato reviens, reviens, mes parents n’ont pas accepté notre union, ce n’est pas moi qui ai refusé, toi-même tu sais, arrêtes les caprices inutiles, Mato reviens, Mato viens ». Il poursuit en disant : « mama abotaki mwana abotaki motema te mpo atinda ngai na ba nzela na boya yo Mato », « ma mère m’avait mis au monde mais n’avait pas mis au monde mon cœur pour qu’elle m’entraine sur les sentiers de la discorde, Mato ».

 A travers ce morceau, l’auteur de façon subtile exprime son inquiétude face à certains parents qui outrepassent leurs limitent en s’immisçant dans la vie sentimentale  de leurs enfants, au lieu de leur offrir un soutien et une guidance appropriés. En outre il dira : «  motema na ngai ezoki pota ya monene », ce qui se traduit par : « mon cœur a une grosse plaie ».illustrant ainsi la douleur de la séparation.     

Cette œuvre s’ouvre avec les intonations de la guitare rythmique de Bonganga Syriana, suivie de la batterie de Patcho Star qui donne l’occaision à Julva de réaliser des solos de guitare. Pendant ce temps, Pinos assure la guitare basse et Itshari le lokole. Cette chanson est structurée en trois parties distinctes. La preière, lente présente des rythmes proches du hip-hop. Elle est marquée par un chant polyphonique exécuté par Papa Wemba et Djo Nolo. La deuxième, légèrement accélérée, est caractérisée par un chant responsorial dominé par la voix lead de Papa Wemba sous forme de question et le chœur  constitué de Djo Nolo, Djanana et Cartouche servant de réponse. La troisième, accélérée, est une animation.

Ngimbi Vema, alias Give Djo Nolo, a débuté sa carrière dans les groupes de Matadi, ville où il est né le 17 novembre 1958. C’est à partir des années 1970 qu’il deviendra le parolier de Papa Wemba. En 1985, il intègre le groupe musical « Anti Choc » qu’il quittera en 1988 pour une carrière solo.