Liberté de la presse : 118 journalistes assassinés en 2014

Lundi 13 Avril 2015 - 18:00

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De plus en plus de journalistes payent de leur vie le droit à la liberté d’expression, comme le témoignent les récents assassinats des rédacteurs et caricaturistes de Charlie Hebdo ou celle de la bloggeuse égyptienne Shaïmaa al-Sabbagh.

Les temps sont durs pour la liberté d’expression. En 2014 seulement, on a compté 118 journalistes assassinés dans l’exercice de leur travail contre 105 en 2013. Certains sont morts parce qu’ils se trouvaient trop près d’une bombe, ce qu’on appelle les risques du métier, mais d’autres ont été tués parce que leurs discours ne convenaient pas.

La pire histoire de journalistes assassinés est celle du massacre de Maguindanas, aux Philippines, en 2009. Ce fotfait, plus connu sous le nom de massacre d’Amputuan, du nom de la ville où ont été trouvés les corps, est considéré comme la pire attaque mortelle contre des journalistes, tous pays et époques confondus, avec ses 58 victimes, dont 32 membres de la presse.

Le rapport annuel que vient de publier le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) montre que les journalistes sont principalement victimes des conflits en Syrie, en Irak ou encore en Ukraine. Selon cette ONG installée aux États-Unis, 60 journalistes ont été tués en 2015, alors qu'ils exerçaient leur métier. Un chiffre qui pourrait s’alourdir encore puisque le CPJ continue son enquête sur une vingtaine de cas. En effet, dix-sept journalistes ont été tués en Syrie en 2014, et cinq en Irak. Ce sont les deux pays qui présentent plus de dangereux pour la profession de journaliste, souligne le rapport du CPJ.

« Ce sont les pays où il y a un conflit armé qui dure depuis longtemps, et où les journalistes ont été visés à la fois par le gouvernement et par des acteurs non étatiques. Ceci, afin de les empêcher de raconter ce qui se passe dans le pays », estime Sherif Mansour, un des analystes de cette organisation. « C'est principalement à cause de la Syrie et de l'Ukraine, où des groupes armés ont visé des journalistes étrangers pour des raisons politiques et idéologiques, pour faire pression sur les gouvernements de leurs pays d'origine », a-t-il ajouté.

Emblématiques de ce phénomène, les vidéos des meurtres, suivis de décapitations des journalistes américains, James Foley et Steven Sotloff, assassinés en Syrie par les djihadistes de l’État islamique.

Le CPJ explique qu'un quart des victimes recensées en 2014 était des journalistes étrangers. Une proportion plus élevée que les années précédentes. À ce jour, les djihadistes de l’État islamique retiennent encore une vingtaine de journalistes, en grande majorité syriens, selon le CPJ.

Yvette Reine Nzaba