Life style : du bleu, du blanc et du rouge dans la nouvelle vie de Sardoine Mia !

Jeudi 5 Janvier 2023 - 16:48

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Pour la talentueuse artiste-peintre congolaise Sardoine Mia, changer de pays est un peu changer la couleur du paysage. Alors on a parlé de cette autre vie, du printemps, de liberté d’expression, de pastel, de blanquette de veau, de Mont Saint Michel, de football, de manifs, de la ville de Nantes, où elle est désormais installée et même... d’amour !  Pour le reste, ses œuvres parlent d’elles-mêmes !

C’est un jour de novembre 2021 à Nantes où Sardoine pose ses bagages pour s’installer en France dans cette ville qui s’étend sur la rive de la Loire, à 50 Km de l’océan Atlantique. Mais, pour cette artiste-peintre native de Pointe-Noire, ce n’est plus  tout à fait le même océan et ce jour de novembre n’a rien d’une saison des pluies et tout d’un jour d’hiver où la température avoisine les 10°. « Je me suis habituée à vivre au rythme des quatre saisons, toutes très différentes, celle que je préfère reste le printemps quand, après l’hiver où les vêtements sont pour moi lourds à porter,  la nature se réveille dans des éclats de couleurs. La ville est en fleurs et c’est juste magnifique », s’enthousiasme celle venue s’installer à son arrivée au quartier Dervallières, à l’Ouest de Nantes. Dommage, le quartier est classé Zone sensible urbaine et est stigmatisé pour son insécurité et ses deals de drogue en tous genres, alors elle déménage. «  Ca, je ne le savais pas et ça a été une mauvaise surprise, j’ai depuis déménagé un peu au Nord de la ville et la vie y est plus calme », raconte Sardoine.  

La ville, elle a appris à la connaître, savourant sa scène culturelle comme « Le voyage à Nantes » ou encore « L’arbre aux hérons – Les machines de Nantes ». « Il y a une grande richesse culturelle ici où je découvre également le sens véritable de la liberté d’expression, le respect de la loi, la sécurité. Ca n’interfère pas directement dans ma vie d’artiste mais ça reste plus léger à vivre au quotidien », précise Sardoine, avant de poursuivre : «  Ce qui change pour moi est l’accès que je peux avoir aux matériaux pour peindre, le choix est immense et par exemple les magasins d’art font une réduction de -20% pour les artistes enregistrés.  Cela influence légèrement la création de mes œuvres, modifie ma technique et mes supports, j’explore d’autres choses comme le pastel tout en restant fidèle à mes acryliques ». 

S’il faut changer joliment d’habitudes, il faut presque en oublier d’autres comme la cuisine congolaise, pas si grave pour Sardoine Mia qui avoue un faible pour le foie gras, un peu trop cher malgré tout, ou encore la Blanquette de Veau. Si elle n’est pas très foot, Sardoine aura été aussi supportrice des Bleus dans l’effervescence nantaise lors de la finale Argentine-France. Il faut dire qu’autour d’elle, les paysages ont aussi changé, alors elle visite bien sûr Paris, Caen ou St Nazaire, s’émerveille de la beauté du Mont Saint Michel. C’est aussi la découverte d’une autre mentalité. «  Les Français sont un peu râleurs, chaque samedi ou presque il y a des manifestations dans le centre-ville de Nantes, au début ça me faisait tout drôle, en tant que Congolaise? c’est vraiment nouveau pour moi », sourit-elle.

La belle histoire de Sardoine c’est aussi une « Love story » avec Baptiste, rencontré à Nantes, avec qui elle partage sa vie et ses passions. «  Je ne veux surtout pas généraliser mais là aussi c’est une perception différente, ici le verbe aimer a un sens plus profond. Ce que je retiens surtout est qu’il existe beaucoup plus de respect de la femme et du consentement qu’il en existe au Congo », tient-elle à le souligner.  Son pays natal, Sardoine Mia le retrouvera au mois de mai pour une exposition à Brazzaville après avoir exposé à Paris en ce mois de janvier. La jeune femme de 24 ans qui aime les voyages comme ceux très récents effectués aux Pays-Bas ou en Italie s’est notamment réjouie de voir « en vrai »,  à la collection d’Art du Vatican, une œuvre de Francis Bacon dont la biographie aura été l’un des premiers livres de peinture qu’elle aura lu et qui l’aura du reste inspirée au début de sa carrière. Rappelons que les œuvres de Sardoine Mia, ayant remporté plusieurs grands prix internationaux, ont elles aussi voyagé de France aux Pays-Bas, du Portugal jusqu’aux Etats-Unis. Quand c’est Sardoine qui peint, c’est le Congo qui gagne !

Philippe Édouard

Légendes et crédits photo : 

Sardoine Mia

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