Lire ou relire : « Clair-obscur » de Jocel Sakala Sabi

Mardi 19 Janvier 2021 - 12:20

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Publié aux éditions Le Lys Bleu à Paris, le recueil présente, avec un style innovant et attrayant, la vision d’un poète congolais sur certaines questions majeures de son existence et de son temps.

Trente-trois poèmes, excellemment rimés avec un message percutant, font la trame de ce recueil. Devant les diverses séquelles de l’histoire, notamment les pesanteurs et crimes du colon, le poète lance un appel à la conscience du lecteur africain pour plus de responsabilité aujourd’hui, loin des lamentations puériles et vaines. Dans le poème « Lève-toi » (p. 25), il invite au bon usage du patrimoine matériel et immatériel issu de la période coloniale.

La fonction de l’écrivain comme celle de tout intellectuel honnête exige donc de prendre de la hauteur sur soi et sur les événements, afin d’offrir les fruits d’une vie ennoblie (p.29). Pour ce faire, la démarche du poète est écologiste, car il plaide pour le bonheur de l’homme ; lequel bonheur passe nécessairement par l’assainissement et la protection de l’environnement, en vue d’une saine et vitale interaction entre l’homme et la nature. Au lieu de chercher refuge sur Mars, après avoir détruit les biotopes terrestres (p.53).

L’océan (atlantique) qui a marqué un pan de la vie du poète, est ici, avec force itérative, objet d’un plaidoyer. « Qui se fera l’avocat de tous ces poissons qu’on élimine avec du poison », s’étonne-t-il (p.37).

L’oxymoron « Clair-obscur » et d’autres figures d’opposition relevés par l’écrivain et critique littéraire Malachie Cyrille Roson Ngouloubi, préfacier du livre, est l’expression d’un choix délibéré pour un regard inclusif sur la société et sur l’être, complexe et mystérieux, de l’Homme. Les tournures langagières de cette poésie laissent transparaître une certaine pudeur, un stoïcisme compatissant à côté d’un épicurisme bienfaisant. 

A propos de l’auteur, Dieu Merci Jocel Sakala Sabi, dit Jokas de Saint Thomas, est natif du Congo-Brazzaville en 1991. Il est prêtre, poète et musicien. « Clair-obscur » qui est son tout premier livre a bénéficié de la préface de Malachie Cyrille Roson Ngouloubi et de la postface d’Aubin Banzouzi.

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

La couverture du livre/DR

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