Lire ou relire : « L’écume des maux » de Pensée Sem Essé-Nsi

Vendredi 12 Août 2022 - 15:55

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Préfacé par Michel Gayido, L’écume des maux est le premier recueil de poésie de Pensée Sem Essé-Nsi, un cri de lamentations et d’espérance face aux situations mortifères du continent africain.

Pensée Sem Essé-Nsi inaugure son périple poétique par « la cendre », un laïus sibyllin qui dénote une mélodie lugubre proche du courant élégiaque de la Négritude.  Il rend notamment hommage à ceux qui sont morts dans la dignité en laissant derrière eux des empreintes de bonté et de lumière.

C’est le cas, entre autres, de Mandela, figure de proue de la lutte en faveur de la liberté pour tous, de l’égalité et la fraternité au sein de la race humaine. Un clin d’œil à Létémbet Ambily et Tchicaya U Tam’si, des pionniers de la littérature congolaise qui ont su prêté leur voix aux sans-voix en défendant la noblesse de l’humaine condition.

Pour marquer la diversité de son regard d’homme imbu de culture, le poète immortalise sur la stèle de sa plume primipare, des vivants, artistes et écrivains, qui font la fierté de sa patrie, Alain Mabanckou, Zao, Jacques Nkéoua, et bien d’autres. Cette mélancolie s’étend à pareille mesure sur les tirailleurs noirs qui, au sacrifice de leur vie, ont défendu vaillamment la France et ses alliés contre des régimes racistes et nazis.

L’auteur n’oublie pas ses proches, ses amis, surtout sa mère et sa grand-mère, sources indirectes ou stimulus/ de son lyrisme. Pour la mère, le poète met en relief par des acrostiches, l’expression de sa gratitude filiale. Et, pour la grand-mère, il reconnaît avec nostalgie le legs reçu de la littérature orale ou des arts scéniques, richesse immatérielle du patrimoine culturel de son pays.

Cependant, avec le même ton et style, le poète se lamente sur la situation actuelle de l’école qui semble perdre de manière croissante sa sacralité et sa vocation. Il plaint les ravages du sida et de la guerre, et dédie une anecdote poétisée aux neuf arrondissements de Brazzaville, sa ville natale. Né le 29 mars 1995 en République du Congo, Pensée Sem Essé-Nsi a publié, après « L’écume des maux », la pièce de théâtre « Je ne suis pas à vendre », les deux aux éditions Renaissance africaine à Paris.

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Couverture de l'ouvrage

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