Lire ou relire : « Mi-Fleuve Mi-Mer » de Gaëtan Ngoua

Vendredi 25 Juin 2021 - 11:24

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Ce recueil publié aux éditions de la Fleuvitude offre une poésie inspirée du fleuve et de la mer, deux symboles importants de vitalité de la patrie du poète, le Congo-Brazzaville.

Le fleuve et la mer sont deux grandes sources d’inspiration pour les écrivains et artistes congolais. La littérature qu’ils inspirent, découlent à travers les pages, les fresques et les morceaux de musique. Le fond poétique demeure souvent le même. La quête de liberté, le culte de la sacralité de la vie, le mystère des eaux, leur douceur, leur violence aussi et leur rôle nourricier sont souvent mis en relief comme thématiques. La différence repose notamment sur le style, d’un auteur à l’autre.

Le poète Gaëtan Ngoua, sur les mêmes traces que Tchicaya U Tam’si et Théophile Obenga, se présente comme le chantre de l’humanisme qui, prenant prétexte du fleuve et de la mer, s’oppose à toutes les vilénies courantes dans l’histoire de son pays. Toutefois son cri de cœur s’étend jusqu’au-delà de sa patrie, car à l’image du puissant fleuve Congo et de l’océan Atlantique qui arrosent la République du Congo, sa poésie est destinée à toute l’humanité pour plus d’humanité.

Le message du poète est celui de la paix, dans toute la polysémie de ce mot. La paix, d’abord pour le bien-être de toute personne vivante. « Cet homme que vous abattez est un père/ Cette mère que vous violez est une sœur/ Cet enfant que vous tuez est un avenir/ Celui qui a un cœur ne terrorise pas/ Celui qui a du sang n’opprime pas/ Celui qui a une âme ne tue pas » clame le poète (p.42).  

Si la première partie du livre, « Mi-fleuve », compte à peine sept poèmes, la seconde partie, « Mi-mer », est composé de vingt-quatre textes poétiques, fortement rimés, rythmés et décalés, écrits en italique à l’image des vagues. A côté du symbolisme des eaux, il y aussi la forêt et les beautés du paysage victimes de l’action destructrice des hommes et des femmes, dans la course à leur folie et plaisir de vivre au détriment des valeurs et des biens essentiels pour l’existence et la société.

Pierre Ntsemou, dans sa préface, écrit en effet : « la force du verbe aimer, si cher au poète, est telle que sa voix tonne comme un tonnerre pour la nécessité et la survie de l’humanité chez les êtres humains : qui aime bien châtie bien est le sens même de l’allégorie mi-fleuve, mi-mer » (page 5). Auteur d’une dizaine de recueils de poésie, Gaëtan Ngoua est l’un des poètes qui font la fierté de son pays natal où il réside, le Congo-Brazzaville. Il est lauréat de plusieurs prix littéraires au niveau local et international.

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Couverture de l'ouvrage

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