Lire ou relire : « Un destin brisé » de Prestige Itsoukou

L’université n’est pas seulement un simple lieu d’études. C’est aussi un espace fédérateur, où se rencontrent des personnes issues d’horizons divers, où se créent de nouvelles amitiés, et des amourettes qui parfois prennent une voie sérieuse. C’est comme l’histoire de Dora, la fleur solitaire et insaisissable de la fac, qui décline toutes les avances de ses condisciples. Malgré ce refus de faire comme les autres, elle se laisse conquérir par Grace, un garçon de sa classe. Commence alors une aventure idyllique qui connaîtra quelquefois des périodes de turbulence, de guerre froide et de chaleur. En tous cas la peinture habile de la narratrice laisse inviter toutes les saisons dans cet amour de fac.

 L’écrivaine met en évidence au fil de la trame de ce roman de caractères, les petites trahisons, le suspense et la passion amoureuse, à travers huit chapitres écrits sous forme de nouvelles. Seulement, loin d’être un recueil de nouvelles, ce roman rassemble des épisodes qui entrecoupent le récit, sans rompre la chronologie des faits, mais l’alimentent comme dans un film romantique, encore mieux une série. Et les story-boards qui s’en dégagent rendent le livre propice à une adaptation cinématographique ; sa peinture réaliste et alerte donne aux lecteurs l’envie de le dévorer d’un trait sans tenir compte du temps qui s’écoule.

L’histoire du roman se déroule en Europe, d’un pays à l’autre, dans un monde estudiantin, avec une influence prononcée du jargon de la médecine. Elle est loin d’être une autobiographie, même si on peut y percevoir quelques traits de la vie de l’auteure. Les sentiments et les réalités de la narration sont universels et le livre demeure une fiction malgré la vraisemblance.

A propos de l’auteure, Prestige Bervelyne Itsoukou Nzouzi est née à Pointe-Noire le 19 mai 1991. Après l’obtention d’un doctorat en médecine en Russie, elle est retournée servir sa patrie en professant comme médecin à Brazzaville. En dehors du roman « Un destin brisé », elle a publié aussi « L’aveu » et « L’émeraude d’outre-mer ».