Littérature : le Club de lecture de la Tshangu a vu le jour

Mercredi 4 Mai 2022 - 15:45

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L’espace Planète J, au quartier 1 à N’Djili, a servi de cadre le 30 avril à la première rencontre du Club de lecture de la Tshangu, une nouvelle plateforme culturelle, au cours de laquelle le slameur Negue Fly a présenté son recueil de poèmes "Mwana ya Tshangu ".

Edimon Moïse attentif aux échanges des participants au club de lecture (DR)Journée marquée d’une pierre blanche, le 30 avril est désormais inscrit dans les annales du district le plus étendu de Kinshasa. Le Club de lecture qui a réuni plus de trente personnes dont l’âge variait entre 17 et 60 ans était une première. La rencontre littéraire s’est tenue dans une atmosphère conviviale dans un des quartiers les plus populeux des cinq communes de la Tshangu, N’Djili.

Trois sujets étaient à l’ordre du jour à commencer par les éclairages fournis par l’initiateur du projet, Edimon Moïse, sur ses objectifs. Le jeune bibliothécaire et responsable de diffusion des Editions Mabiki a aussi évoqué la nécessité d’intégrer les langues nationales dans le curriculum à tous les niveaux de l’enseignement. Et, pour joindre l’utile à l’agréable, Negue Fly, le slameur, fils du quartier, a fait la lecture de quelques poèmes en guise de présentation de son recueil "Mwana ya Tshangu", paru chez Mabiki.

L’enthousiasme manifesté par les participants prompts à enrichir les réflexions du jour a été pour Edimon la preuve que les habitants de la Tshangu sont victimes d’un méchant colportage. Il a tenu pour une médisance que « l’on colporte souvent que la population de la Tshangu ne s’intéresse pas à la lecture ni aux sujets relatifs à la science ». Il est convaincu que le Club de lecture est « une initiative qui vient contredire ce préjugé ».

Un débat exclusivement en lingala

D’un commun accord, les participants ont décidé « de mener leur débat exclusivement en lingala », a confié Edimon au "Courrier de Kinshasa". Ceci, a expliqué le jeune bibliothécaire, «  dans l’optique de valoriser la culture congolaise et de lutter contre l’aliénation culturelle qui bat son plein dans le vécu d’un grand nombre des Congolais ». Les membres du club ont de la sorte, a-t-il soutenu, «  pris soin de démontrer, de manière pratique, que de grands débats constructifs peuvent aussi être menés dans nos langues ». Et que, a-t-il ajouté, « le lingala n’est pas une langue de voyous tel qu’il est perçu dans l’imaginaire de plusieurs ».Vue générale de la grande première du Club de lecture de la Tshangu (DR)

Mus par le même vœu que le porteur du projet, les participants au rendez-vous du 30 avril, considérés d’office comme membres du Club de lecture, ont souhaité « vivement la pérennité de cette initiative, afin que la Tshangu, une des parties importantes de la ville de Kinshasa, s’émancipe culturellement et scientifiquement », a rapporté Edimon.

Pour avoir en personne fait l’animation-modération de l’activité, il a précisé alors que « le but de ces rencontres n’est pas seulement de constituer beaucoup plus de lecteurs dans le district de la Tshangu mais bien plus, des acteurs culturels vrais patriotes capables de participer à la reconstruction de la nation et à la renaissance de l’Afrique ».

La première attente en agissant de la sorte c’est « de voir se concrétiser demain l’espoir que la Tshangu soit un terreau de lecteurs et amoureux de la culture congolaise », a-t-il dit.

 

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

1- Edimon Moïse attentif aux échanges des participants au club de lecture / DR 2 -Vue générale de la grande première du Club de lecture de la Tshangu / DR

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