Livre : Jojo Mansounga dénonce les violences faites aux femmes

Jeudi 26 Août 2021 - 18:00

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“Les profondeurs cachées d’un cœur sans voix”, c'est le titre du livre de Jojo M. Mansounga dans lequel elle dénonce le harcèlement et les violences faites à la femme. L'auteure a présenté et dédicacé récemment son ouvrage dans la salle Mgr Ernest-Kombo du Centre d’études et de recherches chrétiennes (CERC).

La présentation de ce livre de soixante-seize pages publié aux éditions Renaissance africaine a été faite par Aubin Banzouzi, écrivain et critique littéraire. Pour le critique, ce livre est un véritable plaidoyer contre les harcèlements et les violences dont les filles et les femmes sont le plus souvent victimes dans le silence et l’indifférence des cités.

L'ouvrage regorge des faits inspirés du vécu de plusieurs victimes de harcèlement et violence sexuelle que l’auteure a côtoyées dans son champ professionnel en tant qu’assistante à Médecin d’Afrique dans le département de la Likouala, au nord du pays. L’une de ses fonctions fut d’identifier les filles et femmes violées parmi les réfugiées, les accompagner dans la prise en charge psychologique, sociale et médicale.

C’est ainsi que marquée par la douleur d’autres femmes, Jojo M. Mansounga, épouse et mère de famille, a conçu une fiction pour éveiller les consciences sur les peines silencieuses qu’endurent beaucoup de femmes et de filles dans l’indifférence des cités phallocrates, libertines, a expliqué le présentateur du livre.

Pour Aubin Banzouzi, l’intrigue du roman traite de la vie de Prudence, héroïne et personnage en papier dans la peau d’une adolescente qui subit à travers les huit chapitres du récit, une dizaine de tentatives de viol de la part des inconnus, des connaissances, voire des proches parents. Les scènes sont décrites avec beaucoup de réalisme, de manière enchaînée et épisodique comme dans une série télévisée. De la « désillusion » à « la renaissance », ce roman, a dit Aubin Banzouzi, est un véritable vaccin qui prévient le lecteur des illusions d’une société où les jolies citoyennes sembleraient vivre une vie tranquille et harmonieuse dans laquelle le respect de leur dignité serait une lettre immaculée. Les profondeurs cachées dans ce livre qui est favorable à une adaptation cinématographique ou théâtrale se dissimulent sous des attitudes taciturnes et joviales.

De son côté, Winner Franck Palmers, écrivaine et critique littéraire, pense que le corps de l’adolescente, qui est inclinée vers la droite, est l’indice de la force en dépit de l’épreuve. Le corps se projette entre deux zones grises, qui signifient indécision, peur, monotonie, dépression, indique-t-elle, l’iconographie de la couverture de ce roman. Avant d’ajouter que les bras qui soutiennent la tête parlent de la détresse et de la tristesse qui transparaissent sur son visage juvénile. Le tee-shirt est orange. La couleur orange, dans sa connotation négative représente le danger. Quant aux figures de styles de l’auteure, un florilège de métaphores mixées de l’amplification.

Prenant la parole à son tour, Jojo M. Mansounga, auteure du livre, a fait savoir que généralement un romancier s’inspire toujours de la réalité, ensuite la transforme en une histoire imaginaire. Cependant, poursuit-elle, « notre passage dans différents organes des Nations unies nous a inspirés après avoir recueilli des anecdotes qui nous ont permis d’écrire un récit fictif relatant des faits plus que réels avec des personnages fictifs, des faits que vivent beaucoup de femmes... », a déclaré l’auteure. Jojo M. Mansounga s’est fait la voix des sans voix pour essayer de montrer ce qui est caché dans certaines maisons, familles, administrations, milieux académique, professionnel, bref dans la société en général.

Ce roman interpelle aussi chaque parent à prendre ses responsabilités, à être à l’écoute des enfants dans le dialogue permanent qui leur permettra de tout dire haut sans crainte afin de dénoncer les violences. « Ce livre est à portée universelle ; il ne faut pas seulement se limiter du côté intellectuel et moral ; c’est une lutte, faire bousculer les choses en prenant des décisions fermes, en votant des lois pour sauver la dignité de la femme parce que nous sortons tous de la femme », a martelé l'auteure.

Diplômée en communication, marketing et multimédias, Joséline M. Mansounga est aussi passionnée de l’écriture. Née en République du Congo, elle se révèle dans son tout premier roman, "Les profondeurs cachées d’un cœur sans voix", la voix des sans voix en dénonçant les atrocités que vivent les femmes et les filles à travers le monde.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Présentation et dédicace du livre (crédit photo/ DR) Photo 2 : la couverture du livre (crédit photo/ DR)

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