Livre : L’oreiller des lamentations de Glad Amog Lemra

Vendredi 25 Septembre 2020 - 13:36

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Plaid et taie, lové dans votre fauteuil, « L’oreiller des lamentations » de Glad Amog Lemra va adoucir vos fins de journée en ce début de rentrée scolaire. Recueil de 101 pages, paru en 2015 aux éditions Langlois Cécile, « L’oreiller des lamentations » est un voyage via lequel le poète joue avec les mots, encourageant le lecteur à la réflexion et à découvrir le mystère qui se cache entre ses mots.

 « Nos chaînes, nous les avons brisées ! Prêchent les négriers dans leurs discours vibrants et sanglants. Pourtant, il pleut des larmes de joie amères » extrait  de ce recueil ou l’auteur se dresse contre les horribles traitements dont sont victimes les Africains dans la mer Méditerranée, fuyant l’horreur de cette misère qui leur est offerte de façon permanente sur un lit douillet comme l’indique la préface de ce livre. Aussi, on découvre progressivement avec effroi la peinture minutieuse que fait  Glad Amog Lemra  de cet itinéraire spécial ou des vies sont sacrifiés,  ou la douleur et la frayeur sont monnaies courantes.

Ce recueil évoque également la mort, les cris de lamentations, les désillusions, les rêves obscurs, la liberté confisquée dans une société ou le vice et la débauche  voudraient même enterrer la sagesse africaine. L’oreiller des lamentations est donc une observation de la société, sa société ; il est en même temps une expression  d’un amour porté par la tristesse car ce recueil laisse entrevoir un Glad Amog soucieux de la condition humaine et du devenir de l’homme «  Je pense qu’en tout homme il y a une niche d’humanisme qui devrait pouvoir  nous offrir du miel. Et l’amour devrait régir notre monde. On peut être rêveur, mais c’est le seul droit absolu qu’on ne puisse nous confisquer », a fait savoir ce dernier.

En effet, l’auteur nous fait découvrir ici la cruauté de certains Noirs. De même que celle des Blancs pour aboutir à la mort « du nègre » pour mieux piller ses richesses. C’est ainsi  que Stephens Akplogan, écrivain, faisait remarquer  : « c’est là, tout l’intérêt de ce recueil qui dans l’acte du souvenir fait résider aujourd’hui le salut  d’une humanité  désormais habituée  à oublier pour vivre en paix. Mais au prix de quelle dépersonnalisation ? » Heureusement que ce recueil n’est pas exclusivement une célébration du drame et de récits tristes, il fait aussi  ressortir des notes d’espoir qui se conjuguent ici avec la célébration des mots, son style enjôleur et de sa plume investie de souvenirs.

Amoureux de la poésie,  Glad Amog Lemra est aussi un  cinéaste originaire du Congo-Brazzaville, primé plusieurs fois pour ses œuvres lors des festivals internationaux. Il a réalisé  les films «  La tombe d’un rêve » en 2007, « Qui perd gagne » en 2008, «  Identité malsaine » en 2010, « Entre le marteau et l’enclume » en 2012,  «  Mon songe légal » En 2014. Ce présent recueil de poèmes est une première publication. 

 

Berna Marty

Légendes et crédits photo : 

Photo: Couverture de l'ouvrage

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