Livres : Julien Makaya Ndzoundou présente "La saison des perversions"

Samedi 27 Juillet 2019 - 14:37

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Publié le 10 juin 2019 aux éditions LC.FR, cet ouvrage de 185 pages a été présenté et dédicacé le 25 juillet au Centre culturel russe (CCR) de Brazzaville.  

La présentation du roman a été faite par l’écrivain Jessy E. Loemba. La saison des perversions compte trois parties, notamment L’opération Kilimandjaro ; Sexe et pouvoir sous les tropiques  et Dans la peau du ministre.

Dans sa critique, Pierre Ntsemou a indiqué s’il apparaît dès le titre du livre une évidence dont personne ne pourrait avant même de l’ouvrir se douter, c’est évidemment de ce dont il parle à travers le mot « Perversions ». En effet, c’est ce qu’il y a comme travers, distorsions, déviances, méfaits, délits, bref des actes moralement répréhensibles. La société tout le monde le sait est régie par une norme en dehors de laquelle toute attitude, tout comportement contraire à elle soulève indignation, condamnation, admonestation quand ce n’est pas simplement une mise aux arrêts pour atteinte à l’ordre public.

C’est pour faire le procès des hommes et des femmes de ce monde, abonnés aux déviances sociales, que Julien Makaya Ndzoundou a écrit ce livre. Un livre qui, pour quelques critiques, est trop osé en ce qu’il met à nu certains vices là où des évangélistes auraient mis des gants ou parleraient à l’oreille de leurs fidèles de ces choses de la chair dont pourtant nombreux d’entre eux se donnent à cœur joie dans une partie de jambes en l’air où ils n’ont pas l’air si gêné que ça devant leurs fidèles au féminin dont ils cocufient les conjoints naïfs qui leur confient leurs ouailles pour espérer un jour qu’elles gagnent le ciel sans confession.

Enfin, l’écrivain et critique littéraire s’est interrogé si le blâme suffirait pour sanctionner ces bourreaux des destins à court, à moyen et à long terme. Non, pense-t-il. Car les répercussions de leurs forfaitures détruisent durablement la société entière.

Le résumé inscrit sur la quatrième de couverture parle de Prince Imbouanga-Mobé, Pr d’université en République démocratique de Bongolo, qui profite de ses fonctions académiques pour harceler sexuellement ses plus belles étudiantes en échange de bonnes notes et des sujets d’examen. Nommé ministre grâce à sa femme qui l’a cocufié en se livrant au directeur de cabinet du président de la République, le Pr Prince Imbouanga-Mobé excelle dans les conquêtes sexuelles et le détournement des fonds publics. Mais, contre toute attente, des généraux de l’armée bongoloise déposent le président à la  suite d'une répression sauvage des manifestations populaires. Le ministre Prince Imbouanga-Mobé s’exile avec sa famille dans un pays voisin pour  se suicider. Pourquoi s’est-il donné la mort ? La réponse dans ce récit plein de rebondissement où Julien Makaya Ndzoundou nous promène dans une Afrique où le pouvoir, le sexe, l’argent, le sang et l’occultisme se mêlent et s’entremêlent.

Un roman qui met en exergue la perversion

Prenant la parole au cours de cette cérémonie, l’auteur de l’œuvre a commencé d’abord par expliquer la photo de couverture qui provoque chez certaines personnes une excitation sous le caleçon. En effet, cette photo représente, d’après l’auteur, la perversion qu’il dénonce sans talent dans ce modeste roman.

Cette photo transgressive, ajoute-t-il, a été choisie pour mettre en scène la perversion dans le but de la transfigurer et  la métaboliser pour la tenir à distance  Il ne s’agit pas donc d’une prime à l’immoralité, d’une validation sordide de la transgression des valeurs et des mœurs bantous, a-t-il précisé.

Quant à son roman, l’auteur dit qu’il met en exergue, dans un pays imaginaire, des faits non imaginaires parfois puisés du réel et qui favorisent l’involution de plusieurs pays en voie de non-émergence. Pour l’auteur, la perversion à l’université est devenue siège de l’immoralité, avec le phénomène éhonté des notes sexuellement attribuées, qui sont à l’origine de l’inflation des diplômes pollués, dévalués, dépréciés, avariés, dégradés, souillés, maculés, barbouillés, poissés, etc.

Parlant des pasteurs, bishops, archibishops, apôtres autoproclamés et sans éthique ni formation théologique, l’auteur pense qu’ils manipulent les consciences des citoyens en détresse. Pour lui, il est temps de convoquer Karl Marx qui affirmait avec raison : « La religion est l’opium du peuple ». D’ailleurs, poursuit-il, le pasteur fondateur qui a eu raison du jupon de Laurette Imbouanga-Mobé a aussi bénéficié du VIH qui se trouvait dans les profondeurs insondables et archéologiques de son intimité. Pour l’auteur, la fin tragique du pasteur fondateur de l’Église de la rédemption de ses péchés et de la vie éternelle doit servir de leçons aux pasteurs pervers. D’où, il les invite à lire et  relire sans frémir le passage de la Bible qui stipule :  « Le salaire du péché, c’est la mort », Romains 6 :23.

Qui est Julien Makaya Ndzoundou ?

Julien Makaya Ndzoundou est psychologue clinicien, psychothérapeute et enseignant. Promoteur des projets socio-humanitaires, ce spécialiste en counseling et en psychopathologie du sida est aussi consultant auprès de plusieurs organisations nationales et internationales. La Saison des perversions est sa troisième publication.  

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Pierre Ntsemou faisant la critique de l'œuvre Photo 2 : Julien Makaya Ndzoundou dédicaçant son ouvrage Photo 3 : La couverture du livre

Notification: 

Non