Lutte contre Boko Haram : la secte Islamiste perd du terrain

Mercredi 2 Septembre 2015 - 17:00

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Le Nigéria et ses alliés du Tchad, du Niger et du Cameroun se sont unis pour endiguer la menace Islamiste. Mètre par mètre, ils tentent de récupérer des territoires occupés. La dernière offensive c'est celle que vient de mener l'armée nigériane le 1er septembre en récupérant une ville-clé aux insurgés.

« L’armée nigériane a repris le nœud économique et stratégique de Gamboru Ngala au groupe terroriste Boko Haram. Après cette victoire, les troupes sont occupées à sécuriser la ville et mettre en place des patrouilles », a affirmé dans un communiqué le porte-parole de l’armée, le colonel Sani Kukasheka Usman.

Sur le front de guerre, près de quarante localités ont été reprises au groupe Boko Haram dans le nord-est du Nigeria depuis le début de l’offensive régionale en février dernier, a affirmé le gouvernement nigérian qui dit attendre de cette coopération avec ses voisins « une défaite complète » des insurgés islamistes.

En février 2014, quatre localités étaient tombées. Plus de quarante étudiants y avaient été massacrés par les extrémistes qui s’étaient ensuite emparés de la ville. Trois autres localités avaient été reprises en moins d’une semaine dans l’Etat de Borno, voisin du Yobe, et bastion historique de Boko Haram.

En août 2014, les islamistes de Boko Haram avaient attaqué une caserne, et s’étaient emparé d’une ville située non loin du lac Tchad et souvent attaquée auparavant par les djihadistes. En février dernier, des troupes tchadiennes passées par le Cameroun avaient chassé Boko Haram de la ville-frontière. Mais peu après, les militants islamistes étaient revenus et s’étaient de nouveau emparé de Gamboru Ngala qu’ils tenaient.

Sérieux revers depuis le début de l’année

En effet, depuis le début de cette année, les forces militaires du Nigeria, du Tchad et du Cameroun ont infligé de sérieux revers militaires aux djihadistes qui ont été chassés de nombreux centres urbains qu’ils avaient conquis.

Boko Haram a déjà fait plus de 15 000 morts depuis 2009, et un million et demi de déplacés. La secte a fait allégeance, en mars, à l’organisation djihadiste de l’Etat Islamique qui contrôle un vaste territoire à cheval sur l’Irak et la Syrie.

Depuis sa prise de fonction, le président Muhammadu Buhari, 72 ans, a focalisé son action sur la lutte contre Boko Haram, se rendant successivement au Niger et au Tchad et transférant le commandement militaire nigérian d’Abuja à Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno, berceau de l’insurrection.

En mai dernier, lors de son investiture, le nouveau président nigérian avait promis faire de l’éradication de Boko Haram une priorité. Sur ce, il a remanié les états-majors des forces armées nigérianes et donné trois mois aux militaires pour en finir avec le groupe islamiste, qui continue de semer la terreur dans trois Etats du nord-est du pays.

Une force multinationale de 8 700 hommes réunissant des contingents du Nigeria, du Tchad, du Cameroun, du Niger et du Bénin devraient être mise en place. Elle était attendue avec impatience par les acteurs régionaux inquiets de la force de frappe de Boko Haram. Sa création avait été décidée en mai 2014, après le rapt de plus de deux cents lycéennes à Chibok, au Nigeria, qui avait choqué le monde entier. Elle aurait dû déjà être opérationnelle en novembre dernier, mais les mésententes entre le Nigeria anglophone et ses voisins francophones ont retardé sa mise en place.

Yvette Reine Nzaba

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