Maître Martin Mbéri "Notre combat pour le référendum...n’est pas idéologique, il est civique"

Mercredi 21 Octobre 2015 - 13:15

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L’ancien ministre de l’Intérieur, doyen depuis la JMNR, le PCT et l’UPADS et aujourd’hui analyste politique congolais, estime que le référendum actuel est une ouverture sur l’avenir du Congo.

Le référendum du 25 octobre prochain divise au plus haut point la classe politique congolaise notamment l’opposition radicale et la majorité. Maître Martin Mbéri qui a publié une brochure sur la question, tente d’influer sur le cours des évènements en conscientisant ses compatriotes sur les enjeux que représente le prochain scrutin.

Le Café du Savoir a organisé le 19 octobre au Palais des congrès à Brazzaville, sous la houlette de son président, le Docteur Serge Ikiémi, une conférence-débat qui a permis aux uns et autres d’avoir une quintessence du sujet présenté. 

La communication de Maître Martin Mbéri, s‘est focalisée sur le thème « Le référendum du 25 octobre 2015 et Paix pour tous ». Le conférencier s’est livré, en tant qu’analyste, à cet exercice à travers une réflexion intégrant toutes préoccupations des Congolais en rapport avec le défi démocratique auquel leur pays est actuellement confronté.

Au-delà de la crainte que représente dans l’imaginaire de certains compatriotes le seul fait d’aller au référendum dans une perspective de changement radical par rapport au mode de gestion de la "Respublica", Martin Mbéri rassure. « C’est pourquoi à notre avis, aller au bureau de vote de façon civique le 25 octobre 2015 pour dire Oui ou Non en toute liberté au changement de la Constitution est la moindre des choses. C’est la seule façon de dédramatiser une situation qui s’éloigne de nos vœux de paix en récréant la confiance dans l’avenir et la sérénité dans nos rapports ne l’est pas en soi et d’aucune manière, situation qui est indûment encouragée par les extrémistes de tous bords, et les politiciens sans scrupules », constate avec amertume le conférencier.

Il précise que le référendum mérite mieux en dépit de la contestation dont il peut être l’objet de la part de certains citoyens dans la mesure où il ne la considère pas comme une fermeture sur le passé avec la persistance des discriminations et des exclusions politiques qui le caractérisent. « L’une des conséquences positives de cette vision serait que la participation au Référendum débouche raisonnablement sur une reprise intelligente et féconde du Dialogue national que les Congolais souhaitent permanent pour le renouveau de la démocratie et de l’unité nationale afin de transformer définitivement et positivement le Référendum comme un moment symbolique à passer, un préalable procédural à assumer pour créer les bases devant garantir la continuité de l’État et sa stabilité, condition sine qua non du progrès de notre pays ».

La désobéissance civile dont on parle….

Pour Maître Martin Mbéri, tous les citoyens doivent se rappeler que la désobéissance civile, si elle a existé dans la constitution de 1992, est absente dans la constitution en vigueur celle de 2002. « Il est donc évident qu’on ne doit pas jouir d’un droit qui n’a aucun fondement légal. Ceux qui veulent l’utiliser ont toutes les chances de se retrouver dans une situation de rébellion. Cet éclairage juridique ne nous exonère pas du droit de tenter de cerner ce qu’on est convenu d’appeler désobéissance civile », a-t-il insisté.

Il suggère de faire le bon choix, prendre position pour toute solution qui peut conduire tout un chacun au compromis dans la patience et la sérénité afin de privilégier et de sauvegarder la paix. « Aucune constitution au monde n’est figée comme la société humaine elle-même qu’elle entend régir », a-t-il fait observer.

Concluant son exposé, Maître Martin Mbéri, invite le peuple congolais à faire le bon choix. Il a précisé que c’est à l’aune de ces facteurs que le bon choix peut avoir lieu, loin de la subjectivité ambiante et des problèmes politiques subalternes qui encombrent l’esprit. Toute autre attitude politique ne peut être qu’un retour à un passé politique révolu. « Notre combat pour la participation au référendum dans la liberté, n’est pas idéologique, il est civique. Cependant, notre vivre ensemble en dépend », a-t-il appuyé.

Cette conférence-débat a permis un grand moment d’échanges entre l’animateur et l’auditoire. À l’issue de la séquence des questions-réponses, le public a quitté la salle, satisfait car informé.

Guillaume Ondzé

Légendes et crédits photo : 

De gauche à droite Serge Ikiemi président du Café du Savoir, Maître Martin Mbéri le conférencier et Mfumu de Saint-Eudes modérateur

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