![]() Maladie à virus Ebola : les jeunes Nande de Kinshasa écrivent au ministre de la Santé publiqueLundi 1 Avril 2019 - 21:02 La lettre ouverte déposée fin mars, aussi bien aux autorités du pays qu' aux organismes internationaux, y compris au cabinet du Dr Mukwege, relève les défaillances dans la riposte de l'épidémie. Les auteurs s’attendent à une implication des pouvoirs publics vue de son éradication car elle a déjà fait plus de mille morts.
La Coordination de la jeunesse Nande de Kinshasa (Cojeunak), représentée par son porte-parole, Nicole Kavira Kinyoma, et son premier vice-président, Gloire Nzanzu Mukandirwa, a indiqué que la province du Nord-Kivu attend des autorités une prise en charge plus effective et une riposte adquate pour éradiquer la maladie à virus Ebola dans la contrée. Dans leur correspondance, les jeunes de l’ethnie Nande vivant à Kinshasa ont, en effet, rappelé que c’est depuis le 1er août 2018 que la dixième épidémie de la maladie à virus Ebola sévit dans cette province. Ils regrettent que les équipes sanitaires peinent encore à contenir cette maladie qui vient de dépasser la barre de mille cas. « Et le pire dans tout cela est qu’aujourd’hui, on a tendance à remettre en cause une raison diplomatique, tout en donnant la responsabilité de la non-maîtrise de la maladie à virus Ebola à la communauté », a souligné la Cojeunak. Des défaillances constatées dans la riposte Les jeunes Nande affirment avoir constaté une faiblesse dans le plaidoyer que doivent mener les ministères comme contribution à la prévention et/ou à la riposte, en activant les établissements ou les services publics sous leur tutelle, tout en facilitant la tâche à l’équipe de riposte. Du point de vue mobilisation sociale, ils ont fait état également d'un faible appui matériel et financier aux ONG de sensibilisation de masse, à des dynamiques de quartiers et d’avenues, à des associations des métiers formels et informels. La Cojeunak condamne aussi une faiblesse manifeste sur le plan de la mobilisation sociale des associations confessionnelles, en laissant la place au « reflexe élitiste et paternaliste ». Aussi parle-t-elle d'une faiblesse dans l’argumentaire de réplique des équipes de riposte face aux rumeurs et préjugés de la population. « Chose grave, il y a certains membres de l’équipe de riposte qui vont jusqu’à se mettre en état de colère et de lancer même des paroles de stigmatisation à l’égard de la communauté rongée par des situations des conflits armés violents depuis plusieurs décennies », déplore cette association, proposant ainsi la méthode stigma-free dans la communication préventive. Sur le plan de la vaccination, la Cojeunak indique que le mode de vaccination en anneau choisi pour contrer cette maladie était mal appliqué dans le Nord-Kivu, ainsi que le manque d’informations et la mauvaise interprétation du rôle de vaccin dans la prévention contre Ebola, qui continue à planer au sein de la communauté, et les soupçons de corruption dans l’administration de ce vaccin. Lucien Dianzenza Notification:Non |