Mali: réunion à Alger pour évaluer l’application de l’accord de paix

Lundi 18 Janvier 2016 - 13:30

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Six mois après la signature de l’accord de paix, les participants aux négociations de paix sur le Mali se sont retrouvés lundi à Alger pour évaluer la mise en œuvre de ce texte.

L’intérêt de cette réunion s’explique au fait que rien n’a été concrétisé depuis la date de la signature de l’accord le 20 juin dernier. À ce sujet, un participant a d’ailleurs noté que c’est parce qu’« il y a beaucoup trop de méfiance de toute part », que les choses n’ont pas avancé.

Pourtant, selon les termes de l’accord, les parties impliquées s’étaient convenues  à mettre fin aux combats. Or, il se trouve que les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et les groupes pro-Bamako n’ont pas accepté de faire taire les armes. Les groupes rebelles, non-signataires de l’accord, continuent quant à eux, de mener des attaques fréquentes et meurtrières dans le nord, dans le sud, voire même à Bamako, la capitale.

Parmi les points de blocage de l’application de l’accord figurent les questions liées au financement mais aussi à la représentativité des mouvements armés qui estiment tous avoir le droit de participer aux discussions sur la mise en œuvre de l’accord. Et cela, en dépit du fait que ces différents groupes se sont divisés au fil des mois.

En ce qui concerne le financement, les promesses faites par les bailleurs étrangers n’ont pas encore été concrétisées. Tous ces problèmes n’ont pas arrêté la médiation algérienne qui assure « procéder à un examen rigoureux des avancées ainsi que des difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de l’accord de paix ».

Grâce à cette dernière rencontre d’Alger, les Maliens espèrent que le cantonnement des groupes armés, première  étape avant le désarmement et la réinsertion des combattants - soit dans l’armée nationale, soit dans la vie civile -, sera effectif. D’ailleurs, des souhaits sont exprimés dans ce sens pour éviter que les combattants continuent de circuler comme bon leur semble à travers le pays.

Au regard de tous ces problèmes, il n’est plus nécessaire de démontrer que Bamako fait face à plusieurs difficultés pour ramener la paix dans l’ensemble du territoire national. Il faut noter en passant qu’une Conférence d’entente nationale sur le nord du Mali, notamment sur l’utilisation du terme « Azawad » et « les causes profondes du conflit », qui devait être organisée, n’a toujours pas eu lieu. De plus, les assemblées régionales aux pouvoirs élargis n’ont pas pu être mises en place alors que le redéploiement progressif de l’armée et de l’administration malienne dans le nord Mali qui avait pourtant commencé, est bloqué parce que certaines zones de la région, dont leur fief de Kidal, restent contrôlées par les ex-rebelles.

Pour le porte-parole de la Mission des Nations unies au Mali,  Radhia Achouri, beaucoup reste à faire dans ce pays. « C’est un grand chantier. Nous aurions souhaité que l’on puisse avancer plus rapidement. Nous sommes tout à fait conscients des défis auxquels se heurte ce processus qui  est un processus de longue haleine. Malgré cela, nous sommes toujours convaincus qu’on peut faire plus et mieux plus rapidement », a-t-il relevé. « Nous réitérons toujours notre position à savoir que les parties prenantes, celles qui ont la responsabilité dans ce domaine, puissent procéder avec plus de diligence pour que ce processus gagne la confiance et l’adhésion de la population qui s’inquiète de plus en plus. », a-t-il souligné.

 

Nestor N'Gampoula

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