Migrations forcées : plus de quatre- vingt- dix mille refugiés vivent en RDC

Mardi 2 Février 2021 - 14:31

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Le nombre de réfugiés arrivés en République démocratique du Congo a atteint désormais quatre-vingt-douze mille, selon les autorités locales, et environ treize mille deux cent quarante personnes ont par ailleurs rejoint le Cameroun, le Tchad et le Congo, depuis l’éruption des violences en décembre 2020 avant l'élection présidentielle en RCA. Les réfugiés continuent d’affluer.

 

Selon le HCR qui cite le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), environ cent mille personnes sont déplacées internes en RCA. L’instabilité persistante entrave les efforts d’aide humanitaire et pose des difficultés pour accéder auprès des déplacés internes. La route principale habituellement empruntée pour ravitailler Bangui a été fermée.

En RDC, les nouveaux arrivants ont traversé les rivières Oubangui, Mbomou et Uélé qui constituent la frontière naturelle du pays avec la République centrafricaine et d’autres sont arrivés dans quarante localités au sein des provinces du Nord-Oubangui, du Sud-Oubangui et du Bas-Uélé.

Le HCR prévient que des dizaines de milliers des refugiés et personnes déplacées vivent dans des conditions effroyables. Suite à l’insécurité grandissante, l’agence onusienne n'arrive pas à apporter comme il faut son assistance. « Des groupes armés se trouveraient dans les sites de Batangafo et Bria où des communautés déplacées ont trouvé abri - un signe de violation manifeste de la nature humanitaire et civile de ces sites. Cette présence compromet fortement la protection des personnes déplacées, qui risquent le recrutement forcé, la restriction de mouvement, l’extorsion ou les menaces », indique le HCR.

Appel à la mobilisation des fonds

Le financement du travail du HCR pour l’aide humanitaire est déjà dramatiquement faible, alors que le nombre de réfugiés et leurs besoins continuent de croître. « Nos besoins en financements pour l’aide aux réfugiés centrafricains en 2021 s’élèvent à cent cinquante-un millions de dollars et sont actuellement financés à hauteur de 2% seulement. Les besoins devraient encore croître du fait des tout derniers déplacements », souligne le HCR qui appelle d’urgence la communauté internationale « à mobiliser des fonds, afin que les organisations humanitaires puissent fournir une aide vitale aux réfugiés centrafricains et à leurs hôtes ».

L’agence onusienne précise par ailleurs qu’à  cause des longues distances et des routes impraticables, l’acheminement de l’aide humanitaire prend du temps pour les livraisons auprès des personnes dans le besoin. Le HCR distribue déjà des articles de secours aux familles les plus vulnérables dans la province du Sud-Oubangui, alors que du matériel d’aide supplémentaire est arrivé la semaine dernière dans les provinces du Nord-Oubangui et du Bas-Uélé.

Les réfugiés ont d’urgence besoin de nourriture et d’abris, d’eau potable, d’articles de première nécessité, de matériel d’hygiène et de soins de santé pour prévenir la propagation de Covid-19 et d’autres maladies. Ils ont également besoin de documents d’identité.

Le HCR procède à l’enregistrement biométrique quotidien de près de mille nouveaux arrivants, ce qui permet d’identifier les personnes vulnérables. Le HCR travaille étroitement avec les autorités, intensifie les activités d’enregistrement et met à jour les statistiques sur la population grâce aux enregistrements.

Blandine Lusimana

Légendes et crédits photo : 

Une réfugiée centrafricaine dans l'attente d'une assistance (Ph.Hcr)

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