Mouvement sportif : un sit-in au ministère des Finances à Kinshasa

Mardi 3 Mai 2022 - 17:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Une frange importante du mouvement sportif national demande des éclaircissements sur les dossiers de financement de la préparation et de la participation congolaises aux compétitions internationales.

Quelques fédérations nationales sportives ont organisé un sit-in, le 3 mai, au cabinet du ministre des Finances, Nicolas Kazadi, à Kinshasa. Il s’agit des membres et pratiquants du handball, du volleyball, de l’athlétisme, de la boxe, du karaté, de la lutte et du taekwondo, partis se renseigner auprès de l’argentier national sur la réalité des faits au sujet des fonds publics alloués à ces fédérations. En effet, leurs dossiers de financement pour prendre part à des compétitions internationales traînent au ministère des Finances depuis plusieurs mois, au risque d’être infligées de sanctions par les instances internationales suite aux désistements et à la non participation aux compétitions.

L’option d’organiser le sit-in a été levée au cours d’une réunion tenue le lundi au siège du Comité olympique congolais (COC) par cette frange importante du mouvement sportif national. « Pour éviter d’essuyer à chaque fois la honte, les sportifs vont demander au ministre Nicolas Kazadi de leur dire si le gouvernement se désengage à financer les disciplines sportives autres que le football. Ils ont convenu de sortir du cabinet du ministre des Finances avec un document attestant que l’exécutif national n’est pas en mesure de prendre en charge l’encadrement des jeunes congolais pratiquants ces disciples, malgré la résolution prise au Conseil des ministres », confiait la veille du sit-in une source proche du mouvement sportif relayé par ouragan.cd.

En fait, le gouvernement s’était engagé à soutenir financièrement douze disciplines sportives dans le but de « préparer les futurs champions et lancer le développement du sport dans un environnement moderne et assaini ». Il s’agit du football, du basketball, du handball, du volleyball, du tennis de table, du lawn-tennis, de l(athlétisme,  du judo, de la boxe, du karaté, du taekwondo et de la lutte. Mais l’on a ensuite remarqué que les fonds de l’Etat ne sont destinés qu’à un nombre réduit des fédérations sportives visiblement triées sur le volet. Et la frustration a gagné les disciplines lésées, ne bénéficiant pas de l’appui financier de l’Etat.

L’on note, par exemple, que la République démocratique du Congo risque de ne pas participer aux 22es championnats d’Afrique d’athlétisme prévus du 8 au 12 juin à Saint-Pierre, à l'Île Maurice. En effet, la sélection nationale d’athlétisme n’a même pas encore entamé la préparation à pratiquement un mois de la compétition. L’équipe nationale de judo va certainement briller par son absence aux championnats d’Afrique 2022 du 26 au 29 mai, au centre des conventions Mohamed Benhamed d’Oran, en Algérie. Et les clubs seniors de handball messieurs devraient se rendre en Tunisie pour prendre part à la 40e édition du championnat d’Afrique du 5 au 18 mai. Il y a une incertitude totale sur le déplacement des Léopards lutteurs au Maroc afin de participer à la 37e édition des championnats d’Afrique du 17 au 22 mai,  à El jadida.

Ces probables absences vont entraîner des sanctions. Ces déplacements des délégations sportives congolaises à l’étranger en dernière minute, sur fond d’improvisation avec des fonds débloqués dans l’urgence, amoindrissent les chances des athlètes de performer, a-t-on laissé entendre.

Martin Enyimo

Légendes et crédits photo : 

Nicolas Kazadi, ministre des Finances

Notification: 

Non