Musique congolaise : parcours des orchestres et artistes en 60 ans

Vendredi 14 Août 2020 - 15:30

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La République du Congo commémore le 15 août, les soixante ans de son accession à la souveraineté internationale. Soixante ans après, qu’est-ce que l’on peut retenir du pays sur le plan musical et quels sont les orchestres et artistes qui ont marqué ces années jusqu’à ce jour ?   

 

Basée plus sur la rumba, la musique congolaise a connu en soixante ans, plusieurs moments de gloire. Mais entre-temps, dix-neuf ans avant l’indépendance, il y a eu un précurseur de la musique congolaise moderne qui a marqué des générations entières. Il s’agit bien de Paul Kamba dit « Tata Paulo ».

Né le 12 décembre 1912 à Mpouya dans le département des Plateaux, ce grand précurseur de la musique congolaise a quitté ce monde, le 19 mars 1950, à l’âge de 38 ans. Son œuvre considérable lui a valu la décoration de « Chevalier de l’Étoile du Benin » de la République française. Paulo Kamba, a ouvert la voie à toute la lignée des grands noms qui ont dominé le monde de la musique dans le grand bassin du Congo. C’est précisément en 1941 qu’il a fondé à Brazzaville l’orchestre « Victoria Brazza » qui devint l’un des groupes légendaires de la rumba.

On ne peut parler des soixante ans de la musique congolaise sans le mythique orchestre Les Bantous de la capitale. Les soixante ans de l’histoire de la musique du Congo sont étroitement liés à ce plus vieil orchestre encore actif et qui figure parmi les premiers du pays, à l’instar de l’orchestre « Mélo Congo » d'Emmanuel Damongo-Dadet, créé à la fin des années 1940.

Les Bantous de la capitale, un patrimoine culturel national

Le 15 août 1959, les anciens sociétaires des orchestres TP OK Jazz et Rock A Mambo, à savoir : Serge Essous (chef de file du TP OK Jazz en 1956), Édouard Nganga dit « Ganga Édo », Célestin Kouka dit « Célio », Daniel Loubelo dit « De la Lune » (OK Jazz), Nino Dieudonné Malapet (fondateur en 1957 du Rock A Mambo) et Saturnin Pandi (Rock A Mambo), vont créer l’orchestre Les Bantous de la capitale, devenu un patrimoine culturel national. Un concert est organisé à cet effet, au bar-dancing « Chez Faignond » à Poto-Poto dans l’actuel troisième arrondissement de Brazzaville.

Outre Les Bantous de la capitale, il y a des orchestres et individualités qui ont porté aussi haut la musique congolaise. Il s’agit, entre autres : des orchestres Les Nzois ; « Le Peuple » créé par le trio CEPAKOS, à savoir : Célestin Kouka, Pamelo Mounk'a et Kosmos Moutouari ; Negro Band avec Papa Kourand ; les trois frères avec Michel Boyimbanda, Loko Massengo, et Youlou Mabala ; les Super Boboto avec Ange Lino; les Rumbayas après leur dislocation ; puis Ebuka Système par Michel Boyimbanda et Mass Massengo. En 1980, Gilbert Youlou Mabiala dit « le prince YM », abandonne ses compagnons et crée le Kamikaze Loninguissa. Il sied de mentionner aussi des artistes comme l’émérite Franklin Boukaka ; Théo Blaise Nkounkou ; Aurlus Mabélé, le roi du soukous et son groupe Loketo ; …

Brazzaville, capitale de musique africaine et ville musicale de l’Unesco

Depuis juillet 1996, le Congo est devenu le siège de la musique africaine, en organisant chaque deux ans, le festival panafricain de musique (Fespam).

A partir de septembre 2006, la musique congolaise a commencé à visiter les tréteaux des plus grandes capitales du monde à travers le concept, la « Nuit du Congo à … ». Ce concept porté par Beethoven Henri Germain Yombo, président manager du Groupe Pella Yombo (GPY), obéit à un triptyque : promouvoir et vulgariser l’identité culturelle du Congo dans le monde ; accompagner la diplomatie de l’État et projeter une image positive du pays à l’étranger.

Une autre preuve irréfutable de l’épanouissement de la musique congolaise, c’est l’admission de sa capitale Brazzaville, le 18 octobre 2013, dans le réseau des villes de l’Unesco dans la catégorie musique, lors du sommet mondial des villes créatives de l’Unesco. Cette admission a fait de Brazzaville, la première ville africaine à rejoindre ce prestigieux réseau.

Il sied de rappeler également que les deux Congo sont actuellement dans le processus d’inscription de la rumba sur la prestigieuse liste du patrimoine immatériel de l’humanité. Pour ce faire, il y a une synergie créée au niveau des experts et des spécialistes, et les deux parties sont montées en puissance jusqu’à mobiliser les autorités politiques.

A présent, cette musique est incarnée par la jeune génération d’artistes talentueux, à l’instar de : Patrouille des stars de Kévin Mbouandé, Extra musica de Roga-Roga, Doudou Copa et son groupe éponyme, Extra musica international de Quentin Moyasco, Super Nkolo Mboka de Djoson philosophe, Romain Gardon, Pape God, Trésor Mvoula, Saint Patrick Azano, Gypsie la tigresse, Yvon Moumpala, 100%  Setho et son Impression des AS, Extra musica nouvel horizon, le nouveau-né, avec l’apport du producteur manager Bébert Etou, …

Encadré

Ils ont fait Les Bantous de la capitale

Nicolas Dicky Baroza, Jacques Dignos, André Aribot, Damiens Evongo, Francis Bitsoumanou, Théophile Bitsikou « Théo », Céli Bitsou, Gerard Biyela « Gerry », Michel Boyibanda, Alphonse Ntaloulou, José Missamou, Lambert Kabako, Jacques Mambau « Jacky », Côme Moutouari « Kosmos », Jean-Marie Kabongo, Fredy Kebano, Malonga Riky, Samuel Malonga « Samy trompette », Simon Mangouana, Joseph Mulamba « Mujos », Denis Pambou Tchicaya dit Tchico Tchicaya, Pamélo Mounk’a, Antoine Nedule Monnswet dit « Papa Noël », Passy Ngongo Mermans, Pouela Dupool, Joseph Samba « Mascott », …

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Youlou Mabiala (credit photo/DR) Photo 2 : Pamelo Mounk’a (credit photo/DR) Photo 3: l’orchestre Extra musica au grand complet (credit photo/DR)

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