Musique : la fête de la musique au Congo noyée par la Coupe du monde

Mardi 24 Juin 2014 - 18:45

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Les festivités marquant le trente-troisième anniversaire de la célébration de la Fête internationale de la musique au Congo ont été noyées par une autre fête : la fête sportive mondiale. À Brazzaville, l’événement a été célébré au centre sportif de Makélékélé et à l’Institut français du Congo (IFC)

Si à l’IFC la fête s’est bien déroulée, cela n’a pas été le cas pour le Centre sportif de Makélékélé dans le premier arrondissement où, un méga-concert a été organisé par le Festival panafricain de musique (Fespam) en collaboration avec les Brasseries du Congo. L’erreur s’il y a lieu de le dire a été commise par ces deux partenaires en organisant un tel événement dans un endroit où avait déjà été planté pour la circonstance un gigantesque écran géant, servant aux amoureux du ballon rond en vue de suivre allégrement les rencontres sportives de la Coupe du monde.

Pire encore, ce 21 juin, une rencontre, et non des moindres, était à l’affiche : Allemagne-Ghana. L'amoureux du football pouvait-il s’intéresser à suivre ce méga-concert au même endroit, alors que l’affiche du jour présentait un match très alléchant, opposant une équipe européenne à une équipe africaine. Le choix était clair : le match. En outre, les artistes alignés pour ce méga-concert n’étaient pas les plus en vue. En dehors de Liz Alphonsia Babindamana, tous les autres étaient plutôt des DJ. Voilà autant de raisons qui ont expliqué le non-événement de cette trente-troisième édition de la Fête de la musique, tout au moins en ce qui concerne le méga-concert du Centre sportif de Makélékélé.

Mais, en dépit de ces observations, les artistes et groupes musicaux ci-après ont tout de même presté : les Echos du Congo ; DJ Epelé et sa célèbre chanson « Tshotsha » ; Kizma connexion ; le Fils de l’Aigle ; Liz, la nouvelle coqueluche de la musique congolaise ; Kitcho ; Bana batéké (le groupe d’Alexis qui a interprété deux chansons tradi-modernes) ; DJ Migo One, le DJ de la discipline avec sa danse « Araignée » ; le rappeur Declobess dans « Mwasi na ngaï » suivi d’une belle prestation de yoga ; DJ Djeni dans « Nancy et Bata ya bakolo » (à ce propos l’artiste a précisé que le Congo ne chasse personne sur son territoire, mais lutte contre les bandits de grand chemin, d’où il faut avoir des papiers pour vivre sur son territoire) ; les reggae mans I-Jahman Fib et Fal ; enfin, One Missile. La musique fut variée, notamment le Reggae, le Coupé-décalé, le Hip-Hop ….

Djoson philosophe, The Winner, l’un des artistes musiciens congolais, leader de l’orchestre Super Nkolo Mboka, a réagi en sa qualité non seulement d’artiste, mais surtout de coordonnateur de la Fédération syndicale congolaise des artistes musiciens. « Le 21 juin de chaque année est reconnu comme étant la célébration de la journée internationale de la musique. Cela devrait être aussi une journée de prise de conscience pour nous artistes-musiciens. Ça devrait être une journée de débats et autres propositions autour de la musique. Ça devrait être enfin, une journée d’animation musicale sur toute l’étendue du territoire national. C’est une journée qui est non seulement laissée à l’artiste, mais aussi à toutes les entreprises qui bénéficient du contribuable congolais. Aux pouvoirs publics de mettre la main à la patte pour rendre cette fête grandiose, en installant des podiums dans tous les coins, apporter de l’aide aux musiciens », a-t-il indiqué avec fermeté.     

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Un groupe tradi-moderne en plein spectacle à l’IFC.