Musique : « Nitu Ntoto », le deuxième album d'Abel Dibassa bientôt dans les bacs

Mardi 9 Septembre 2025 - 19:22

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Ce n’est plus une question de mois mais seulement de semaines. « Nitu Ntoto », le deuxième album de l’artiste-musicien Abel Dibassa basé en France sera bientôt sur le marché, neuf ans après « Succession ». Un album de quinze titres empreint d’influences aussi diverses que puissantes, un album qui navigue aux confins de plusieurs genres. Interview.

Abel DibassaLes Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : À quelques semaines de la sortie officielle de votre nouvel album, « Nitu Ntoto », dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Abel Dibassa (A.D.) : Disons que la pression est moins forte qu’au moment de la conception de l’album. Il fallait écrire, corriger, harmoniser les voix et les sons. Et cette étape-là, je crois qu’elle est la plus stressante pour tout artiste, quel qu’il soit, car, au fond, il est seul face à lui-même. La sortie de l’œuvre m’est donc relaxante, je me dis « ouf », sans le moindre soupçon de doute sur le fait qu’aucune œuvre humaine n’est totalement aboutie. Maintenant, la balle est dans le camp des mélomanes avertis…

L.D.B. : Justement, appréhendez-vous les avis des mélomanes ?

A.D. : Si l’artiste devait se préoccuper des avis, positifs ou négatifs, des mélomanes, il y aurait moins d’œuvres sur le marché. Je n’ai pas ce genre de rapports avec mes supporters ou avec les mélomanes que je croise dans mes prestations ou sur scène. Mon éthique, c’est de me faire violence durant la réalisation de l’œuvre, le moment où je dois tout donner. Comme je l’ai dit, l’œuvre sublime n’existe pas, et de fait, les avis négatifs ne manqueront pas de surgir ici et là. Ils sont d’ailleurs nécessaires, ces avis, en vue de l’avenir. Donc je ne m’en fais pas.

L.D.B. : Il n’y a pas, dans cet album, un genre unique ni un rythme unique. Est-ce pour éviter la monotonie ou pour sortir des chemins tracés d’avance que vous avez fait ce choix ?

A.D. : Depuis que j’ai répondu à l’appel du son, de la mélodie musicale tout court, j’ai toujours voulu épouser la diversité car c’est de la diversité que naît l’amour, le vrai. Du moins à mon avis. Si vous voulez, je verse plus dans la variété que dans le genre unique. Je m’intéresse aussi bien au zouk qu’à l’afro beat, aussi bien au soukouss qu’à la rumba… 

L.D.B. : De la même manière vous ne chantez pas qu’en lingala, mais aussi en français et en lari…

A.D. : Vu la variation des genres et des rythmes pour lesquels j’ai optés, je ne peux m’enfermer dans mes langues maternelles. Mais la question de la langue, ou des langues, dans mes albums, va bien au-delà de la simple envie de variation. Non, je n’ai choisi ni le français ni le lingala, ni le lari. Ces diverses langues, toutes merveilleuses, sont des données de mon existence, et je dois composer avec elles où que j’aille.

L.D.B. : Il y a des chansons en lari ! Notamment « Nkutu Ma tchacha »…

A.D. : Oui, cette chanson, en lari bien sûr, renvoie à l’ingratitude, voire même à la trahison. Parfois nous vivons cela comme des injustices : il y a ceux qui les surmontent avec dignité et il y a ceux qui en souffrent toute leur vie. En l’espèce, il s’agit d’un homme trahi par sa compagne, et les mots pour le dire lui font défaut, alors il procède par allusion. La cause est explicite ; l’effet, implicite. C’est un procédé littéraire, je crois. La musique est une chose assez sérieuse pour y insuffler un peu de faits quotidiens.

L.D.B. : Des concerts et des déplacements en vue ?

A.D. : Oui ! La scène, c’est ce qui me fait vibrer davantage : c’est un moment de communion avec le public. Pour les déplacements, l’idée d’une tournée en France et dans ma terre natale, le Congo, prend corps au jour le jour.

Propos recueillis par Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Abel Dibassa

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