Musique : Oupta, quatre ans après !

Vendredi 5 Mars 2021 - 13:08

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En résidence dans la salle Tchicaya-U Tam'Si de l'Institut français du Congo (IFC) de Pointe-Noire, Oupta et ses musiciens vous fixent rendez-vous en soirée pour que la chanteuse brazzavilloise parle de son grand retour sur scène. Plus qu’en soirée, c’est au cœur de la nuit à 1 heure du matin, une heure peu conforme pour une interview de l’une des plus belles voix congolaises.

Disparue des radars pendant quatre longues années, Oupta est donc de retour sous les projecteurs ce vendredi 5 mars. «  J’avais besoin de faire ce break, de me recentrer sur moi-même et sur l’orientation de ma carrière artistique. C’était un choix personnel et assumé et d’autant plus que dans cet intervalle j’ai donné naissance à des jumeaux pour lesquels je voulais me consacrer à mon rôle de mère à temps plein. Ce retour n’est pas un nouveau départ, il est dans la continuité de ce que j’aime faire par dessus tout : Chanter !  J’ai mis à profit ce long break pour écrire de nouvelles chansons, préparer un album », explique Oupta quant à cette longue absence entrecoupée malgré tout par un concert digital sur Facebook, en novembre dernier, pour le festival Soul Power Congo. 

Ce nouvel album, on l’attendait depuis qu’elle avait annoncé sa sortie début 2020, en vain. « Dans une période aussi longue de création, certaines chansons avaient mal vieillies en moi, j’avais également de nouvelles idées et nouveaux titres à enregistrer. J’avais le souhait également de remixer certains morceaux. Il m’a paru alors plus sage de retarder la sortie pour faire un album qui me corresponde au plus près. C’est une question d’exigence envers moi, de cohérence artistique également », plaide-t-elle pour faire taire l’impatience de son public.

Le concert de ce vendredi à l’IFC devant un parterre d’invités restreint rendra hommage, dans sa 1ère partie, à la célèbre chanteuse de music hall Edith Piaf, Oupta partageant la scène avec Nayo Groove comme elle l’explique : «  Ce projet a déjà été porté sur la scène de l’IFC le 11 décembre dernier par Nayo Groove et c’est un plaisir de les rejoindre pour interpréter  les grands succès d’Edith Piaf comme "La vie en rose", "Milord",  "L’accordéoniste", "L’hymne à l’amour" et "Non, rien de rien" que l’on reprendra sur fond de rumba congolaise.  Pour ce qui est de faire des reprises de chansons françaises, j’ai été à bonne école car j’ai un temps été chanteuse de cabaret, ça permet de se frotter à d’autres styles, d’autres sons, c’est enrichissant et nécessaire lorsqu’on est artiste. Des chanteuses comme Piaf ou encore Barbara font partie de mon univers musical ».

En seconde partie du concert, Oupta proposera son propre répertoire qui mettra notamment, mois de mars oblige, la femme au cœur de ses chansons. «  La musique a le pouvoir de faire passer des messages et je m’en sens porteuse. La femme qui est au cœur de notre société souffre mille maux ici au Congo, celui de la violence qu’elle subit trop souvent ou encore celui d’une certaine humiliation comme celle subie par les femmes plus âgées que leurs maris. Il y a encore les veuves que l’on a tendance à marginaliser quand ce n’est pas à aller jusqu’à  les exproprier. Ce sont des choses dont je parle dans mes textes pour tenter de modifier les attitudes, les façons de penser », s’attriste la chanteuse brazzavilloise.  A cette heure avancée de la nuit, dans un agenda lourdement chargé, Oupta ne montre aucun signe de fatigue, semblant plutôt piaffer d’impatience de remonter sur les planches pour en terminer avec cette longue parenthèse. 

Philippe Edouard

Légendes et crédits photo : 

Photo: la chanteuse Oupta

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