Niari : le Centre de formation et d’insertion socio-économique Songhaï de Louvakou prochainement livré à l’État congolais

Lundi 16 Septembre 2013 - 14:45

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C’est ce qui ressort de la visite des travaux effectuée les 13 et 14 septembre par Émilienne Raoul, ministre des Affaires sociales, de l’Action humanitaire et de la Solidarité, à Louvakou, localité située à une trentaine de kilomètres de la ville de Dolisie dans le département du Niari

Ce chantier qui comprend 84 ouvrages s'étend sur plusieurs hectares. « Réalisé sur le modèle Songhaï à Porto-Novo au Bénin, ce centre a pour objet la production, la formation et l’insertion des communautés et des jeunes », a déclaré Alfred Constand Kiakouama, directeur national du projet. Le centre comprendra trois pôles à savoir, le pôle de formation, l’unité de production, et celui de l’animation et de l’insertion sociale. Ces pôles s’occuperont du savoir-faire et du savoir-être, notamment la pratique du secteur agricole (primaire, secondaire et tertiaire) que l’on développe pour les jeunes et les communautés. Ainsi, l’intégration de la communauté se fera dans la production en réalisant des campagnes agricoles, en rachetant toute la production et en la transformant sur place pour donner de la valeur ajoutée. Il sera également question du recrutement des apprenants. « Il y a donc trois structures au sein du centre. Le centre de formation, l’entreprise de production qui vit comme une entreprise, le centre d’animation et d’insertion sociale qui lui s’occupe du volet communautaire, insertion, identification et gestion des apprenants. Il est prévu que le centre de Louvakou s’insère dans un processus de collaboration ou de complémentarité avec les autres centres qui seront érigés, notamment celui d’Otsendé », a-t-il poursuivi.

Prenant la parole à son tour, Charly Endol, responsable du Génie civil du projet, a présenté les entreprises et les ouvrages à réaliser ainsi que leur niveau d’exécution. L’orateur a précisé que toutes les entreprises avaient accusé du retard dans la réalisation des travaux, sachant toutefois que les taux d’exécution desdits travaux oscillaient entre 85 et 97% au 25 août dernier.

Il y a deux catégories d’entreprises dans ce projet. Dans la première catégorie, recrutée en mars 2011 pour exécuter les travaux dont la durée maximale était de six mois et demi, il y a trois entreprises dont l’EBB-SOVEMAC, un contrat financé avec les fonds FAD pour un montant de 219 millions de FCFA ; le paiement s’élève à ce jour à 201 millions de FCFA. L’entreprise est en retard depuis plus d’une année. La deuxième entreprise n'est autre que le FORECO, avec un marché qui s’élève à 108 millions de FCFA, le taux de réalisation étant de 98%. La troisième entreprise est l'ISIFAC, avec un montant de 232 millions de FCFA, et un taux de réalisation de 97%.

Dans la deuxième catégorie, les entreprises sont au nombre de six. Nord-Sud Expertise et Réalisations, avec un contrat financé sur les fonds du gouvernement congolais à hauteur de 219 millions de FCFA, a un taux de réalisation de 97%. La seconde entreprise, EBCS, avec un montant de 129 millions de FCFA, présente un taux de réalisation de 95% financé également avec les fonds du gouvernement congolais. La troisième entreprise Watt-Entreprise avec un montant de 209 millions de FCFA, a son taux de réalisation de 100%. ADLCA est la quatrième entreprise, avec un montant de 67 millions de FCFA financé par l’État congolais, et un taux de réalisation de 100%. Enfin, la cinquième entreprise SIFAC, dont le taux de réalisation est de 85%, voit ses travaux financés par l’État congolais à hauteur de 184 millions de FCFA. La dernière entreprise Mana-Services, pour un coût de 292 millions de FCFA, financé par les fonds FAD, voit son taux de réalisation à 93%. « Il convient de signaler que toutes ces entreprises sont hors délais. Ainsi nous savons que le projet s’arrête le 30 novembre, mais nous risquons d’arriver au cas de figure où le projet va s’arrêter, alors que les travaux ne sont pas terminés, du fait de nombreuses malfaçons auxquelles il faut apporter des corrections », a-t-il conclu.

Mise au point du Pnud

Pour sa part, Joseph Ikoubou, délégué du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), a fustigé le mauvais comportement des entrepreneurs qui arrêtent les travaux car les factures n’ont pas été payées. « En réalité, explique-t-il, cela ne devrait pas se passer de la sorte, car toute entreprise sélectionnée peut se créer des stratégies de financement pour avancer ses travaux même si le paiement des factures accuse un retard. Car qu'on le veuille ou non, ces factures seront toujours payées. Ensuite, a renchéri l’orateur, les entreprises sont sélectionnées sur la base d’un certain nombre de critères dont les comptes bancaires, alors pourquoi, une fois les travaux lancés, ces entreprises se retrouvent-elles comme si elles n’avaient jamais fourni de dossiers contenant des pièces de comptes bancaires », s’est-il demandé ?

Pour le délégué du Pnud et le responsable national du projet, il est prévu des textes sur les pénalités. Chaque jour qui passe, si l’entreprise accuse des retards, elle perd près de 50.000 FCFA sur sa facture. « Que les entreprises ne soient pas surprises, car cette disposition sera appliquée », ont indiqué les deux orateurs.

Clôturant la réunion, Émilienne Raoul a appelé les entreprises à faire preuve de responsabilité et de performance dans la réalisation de leurs ouvrages. « Il est urgent que les entreprises terminent leurs ouvrages afin que la réception technique et la clôture du projet se fassent respectivement les 30 octobre et 31 décembre prochains », a-t-elle conclu. Notons qu’avant cette réunion, la ministre, accompagnée des autorités sous-préfectorales, de son directeur général et de ses deux directeurs départementaux, a passé en revue les 84 ouvrages en cours de finition.

 

 

Reportage de Faustin Akono
Photo 1 : Le centre d'insertion socio-économique de Louvakou Photo 2 : Émilienne Raoul accompagnée d'une délégation, visite le centre