Niger : l'armée allemande va déployer un ballon de surveillance

Jeudi 9 Septembre 2021 - 11:45

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Les commandos des forces spéciales allemandes ont déjà assuré une formation au profit de l’armée nigérienne, alors que le Bundestag n’avait pas donné son feu vert.

C’était en 2019.  Le commissaire parlementaire auprès des forces armées allemandes de l’époque, Hans-Peter Bartels, le fera remarquer, soulignant le risque de voir les commandos allemands être impliqués dans des opérations de combat.  Le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, va relativiser le risque, en justifiant le fait que cette mission, appelée « Gazelle », n’avait pas besoin d’avoir l’approbation du Bundestag pour être menée. Depuis, l’ Allemagne a été intégrée à l’EUTM Mali, la mission de formation conduite par l’Union européenne au profit des forces armées maliennes. Une mission qui a pris de l’ampleur. Ainsi, en juillet dernier, le Niger a inauguré un centre d’entraînement pour ses forces spéciales à Tillia, près de la frontière avec le Mali. Construit avec l’aide de l’Allemagne, « le centre d’entraînement des forces spéciales du Niger est pour nous un projet phare. Le Niger l’avait proposé et nous, par conviction, nous avons soutenu ce plan », avait déclaré l‘ambassadeur allemand à Niamey, Hermann Nicolai.

En août, l’industriel allemand, Rheinmetall, annonçait que la Bundeswehr venait de lui commander un « système de reconnaissance de zone par ballon captif pour protéger une base d’opérations avancée au Niger » pour un montant net de plus de 21 millions d’euros. Il sera ainsi chargé d’intégrer une suite de capteurs au ballon de surveillance. « Capables de rester au-dessus de l’installation à protéger pendant de longues périodes, ces aérostats peuvent repérer des éléments hostiles à grande distance grâce à leurs capteurs très sensibles », est-il expliqué dans le communiqué. Les forces américaines en utilisent depuis longtemps. Un tel dispositif permet de réduire de 50% la probabilité d’une attaque par des forces hostiles, a dit Rheinmetall. Plus des assaillants sont repérés tôt, plus une force de protection a le temps de lancer les contre-mesures nécessaires. « Dans le cadre de la solution opérateur attribuée par la Bundeswehr, Rheinmetall s’est engagé à faire fonctionner le système au Niger 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Des soldats actionneront les capteurs du système via des postes de travail au sol », a conclu l’industriel.

Côté français, l’idée d’avoir recours à des ballons et à  des dirigeables avait été avancée en 2019 par le général Michel Grintchenko, alors commandant de l’aviation légère de l’armée de Terre . « Ma vision est que, pour recueillir du renseignement, il faut un vecteur aérien porteur d’un ou de plusieurs capteurs. En fonction de la mission, de la menace, de la météo, du plafond nuageux, ce pourrait être un Rafale, un Atlantique 2, un hélicoptère, un drone lent ou rapide, voire un ballon ou un dirigeable, qui referont probablement surface, car ils offrent des coûts de possession très réduits. Je crois dur comme fer en la complémentarité des différents vecteurs », avait-il estimé.

Noël Ndong

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