Nord-Kivu : les rebelles ADF relancent le cycle de violences

Mardi 19 Août 2025 - 14:44

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La situation sécuritaire à l’Est de la République démocratique du Congo, en particulier dans la province du Nord-Kivu, redevient alarmante face à la recrudescence des violences attribuées aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF).

Ces derniers jours, une série d’attaques sanglantes a été enregistrée marquée par de graves violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme. Le massacre du 17 août dans la ville d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni, en est une illustration poignante : neuf civils ont été froidement abattus, tandis que d’autres ont péri dans l’incendie de leurs maisons, leurs corps retrouvés calcinés. Une semaine plus tôt, les mêmes assaillants avaient déjà semé la terreur en assassinant au moins quarante-sept personnes dans la même région. Le long de l’axe Eringeti–Kainama, toujours dans le territoire de Beni, d’autres vagues d’atrocités ont été signalées : pillages systématiques, meurtres ciblés, enlèvements, incendies de domiciles, violences sexuelles et autres formes de barbarie. Toutes ces atrocités mettent sérieusement à mal la dynamique de paix amorcée par la République démocratique du Congo et l’Ouganda à travers les opérations militaires conjointes menées dans la région.

Pour de nombreux observateurs, ces actes barbares constituent un signal clair de la présence toujours active des rebelles ADF dans cette zone hautement stratégique, où toute perspective de paix durable semble difficilement envisageable sans leur neutralisation effective. Entre-temps, les réactions de condamnation se multiplient. La Monusco, par la voix d’un communiqué officiel, a fermement dénoncé ces violences inqualifiables perpétrées par les ADF affiliés au groupe État islamique. L’institution onusienne a réitéré l’appel du secrétaire général de l’ONU aux groupes armés étrangers, les enjoignant à déposer les armes sans condition et à regagner pacifiquement leurs pays d’origine.

Par ailleurs, la Monusco a exhorté les autorités congolaises à ouvrir des enquêtes rapides et rigoureuses afin d’identifier les auteurs de ces massacres et de les traduire en justice conformément aux exigences du droit international. Sur le terrain, les Fardc poursuivent le renforcement de leurs dispositifs sécuritaires. Elles ont réaffirmé leur engagement total à démanteler les poches de résistance terroriste et à assurer la protection des populations civiles et de leurs biens. Face à cette spirale de violence, l’appel des populations locales à une réponse sécuritaire rapide et adaptée devient plus pressant que jamais.

Sylvain Andema

Notification: 

Non