Océan indien : un officier portugais prend les commandes de la force anti-piraterie de l'UE

Lundi 7 Décembre 2020 - 10:30

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A quelques semaines de la prise de résidence tournante de l'Union européenne (UE) par le Portugal, le 1er janvier 2021, José Diogo Pessoa Arroteia prend le commandement de la lutte contre la piraterie maritime dans l'Océan indien.

Le capitaine de vaisseau portugais a pris les commandes de la force maritime européenne, présente au large de la Somalie (Euavfor Atalanta), chargée de combattre la piraterie maritime.

Âgé de 52 ans, José Diogo Pessoa Arroteia est spécialisé dans les communications. Il dirigeait depuis le mois de septembre le Centre intégré de formation et d’évaluation navales. Le nouveau promu officiera à bord du navire-amiral de l’opération, le Reina Sofia de l’armada espagnole, pour une durée de quatre mois (jusqu’à fin mars). Il sera accompagné d’une équipe de cinq marins et officiers de la marine portugaise qui formeront sa garde rapprochée. Frégate de la classe Santa Maria, le Reina Sofia assure les opérations d’interdiction maritime et la protection des navires de type porte-aéronef ou porte-avions contre les menaces sous-marines, aériennes ou de surface.

L’opération devrait connaître une évolution en 2021, selon les informations, avec une extension de ses tâches à la lutte contre les trafics de drogue et d’armes, ainsi qu’une extension de sa zone d’opérations (surtout vers le sud de l’Océan indien). La discussion se poursuit au sein des instances européennes pour avaliser ces changements.

La piraterie est considérée comme un acte de violence commis à des fins privées, en haute mer (hors eaux territoriales). Il y a aussi le brigandage, qui se définit comme un acte illicite, commis à des fins privées contre un navire, ou contre des personnes ou des biens à son bord, dans les eaux intérieures, archipélagiques ou la mer territoriale d’un État.

Au large des côtes somaliennes, le nombre d’évènements est désormais marginal. 25 évènements ont été recensés au cours de l’année 2019 et aucun navire n’a été détourné. Cependant, cette situation résulte d’une importante présence de moyens militaires au large des côtes somaliennes (dont l’opération Atalante de l’Union européenne) et la zone reste fortement déconseillée. Même si des groupes pirates y restent actifs, le risque de résurgence de cette menace demeurera tant que la situation économique et politique ne s’améliorera pas en Somalie.

En 2019, le nombre total d’événements liés à la piraterie et au brigandage reste stable par rapport aux trois années précédentes, avec 360 événements recensés dans le monde. Il reste près de deux fois inférieur aux sommets atteints en 2011 au plus fort des attaques au large de la Somalie.

La zone du sud de la mer rouge, à l’est du golfe d’Aden (détroit de Bab-el-Mandeb), connaît des incidents qui ne sont généralement pas liés à  la piraterie ou au brigandage, mais davantage à des activités de pêche non réglementée et non déclarée, d’immigration clandestine et de trafics entre l’Afrique et le Yémen, voire d’extension maritime du conflit au Yémen. Deux régions sont particulièrement concernées par la piraterie: le golfe de Guinée qui est devenu l’épicentre de l’insécurité maritime et concentre un tiers des actes de piraterie maritime à l’échelle mondiale, principalement au Nigéria, et l’Asie du Sud-Est, marquée par la menace d’enlèvements que font peser certains groupes criminels. La piraterie maritime moderne prend indifféremment pour cibles des navires de commerce et de pêche ou des bateaux de plaisance, dont des voiliers, particulièrement lents et vulnérables, sans attention particulière pour le pavillon (la nationalité) du navire attaqué.

Noël Ndong

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