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Lundi 10 Avril 2023 - 16:28

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La paix, une quête de tous les instants. La collecte par la Commission ad hoc mixte paritaire (Camp) de huit mille armes auprès d’ex-miliciens ninjas, dans le département du Pool, rappelle une fois de plus la responsabilité qui incombe aux pouvoirs publics, à la société civile et aux meneurs de l’ex-rébellion de poursuivre le suivi de la mise en œuvre de l’accord de paix conclu en décembre 2017 par le gouvernement et l’ancien mouvement rebelle de Frédéric Bintsamou dit Pasteur Ntoumi.

Un quart de siècle après le saut dans l’inconnu du 18 décembre 1998, au cours duquel les miliciens se réclamant de leur chef ci-haut cité déferlèrent sur le Sud de Brazzaville pour tenter de prendre le contrôle de la capitale, la République n’a pas fini de panser les plaies de ce déchirement. Comme un serpent de mer, la question « ninjas » et son corollaire, leur réinsertion dans la vie civile, bat tous les records de complexité en raison de ses implications sociopolitiques.

Le 4 avril, avec le sentiment d’avoir parcouru sa part de chemin dans la résolution de ce contentieux tentaculaire, la Camp, par l’intermédiaire de son président, Séraphin Ondélé, a dressé le bilan du parcours effectué depuis l’accord du 23 décembre 2017. Du fait de son dévoilement à la fin de l’année, cet accord de cessez-le-feu fut qualifié de « beau » cadeau de Noël, d’autant plus que l’ayant gardé secret jusqu’à son aboutissement, les parties signataires avaient agréablement surpris l’opinion nationale et internationale.

Après plusieurs mois de tensions entre la force publique et les rebelles, les Congolais en avaient assez des exactions imputées aux uns et aux autres et appelaient de tous leurs vœux l’avènement d’une ère de quiétude. L’on se souvient des rencontres organisées au Palais du peuple, au cours desquelles, en père de la nation, le président de la République associa les sages et chefs traditionnels du Congo à la recherche des solutions pour un retour définitif de la paix dans le Pool.

Huit mille armes récoltées et rachetées au prix de cent cinquante mille FCFA l'une, on peut estimer l’opération encourageante. Cette note relativement équilibrée rend à la fois hommage aux responsables ayant conduit l’opération, aux ex-combattants qui y ont adhéré, mais aussi constate que beaucoup reste à faire. Le fait que cette affaire dure depuis vingt-cinq ans est la preuve, peut-être, qu'elle se redimensionne chaque fois pour se rendre insoluble.

La Camp a rappelé dans son rapport-bilan les nombreux obstacles levés en faveur des proches de Frédéric Bintsamou libérés de la maison d’arrêt où ils étaient incarcérés, la réintégration dans les rangs de la force publique des éléments de sa garde, auparavant radiés. Et pour conclure, elle a déclaré passer le relais au Comité de suivi de la convention pour la paix et la reconstruction du Congo. Il s’agit pour cette instance patronnée par l’ancien ministre Marius Mouambenga d’obtenir que l’arme ne serve pas d’éternel élément de chantage aux mains des citoyens, mais aussi que les questions politiques entourant le dossier de la réinsertion des ex-combattants dans le Pool trouvent des solutions par la voie de la sagesse et du dépassement de soi. 

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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