Onssu : la secrétaire générale menace de sanctions les enseignants d’éducation physique et sportive en cas de fraude

Mercredi 26 Mars 2014 - 14:04

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Solange Koulinka s'est déclarée déterminée, au cours d’un entretien avec Les Dépêches de Brazzaville, à mettre fin aux tricheries constatées à Owando lors des premiers jeux organisés sous son mandat

Installée à la tête du secrétariat général de l'Office national des sports scolaires et universitaires (Onssu) le 24 octobre 2012, Solange Koulinka a fait le bilan des premiers jeux organisés sous son mandat en juillet 2013 à Owando. « J’ai organisé ma première édition en juillet dernier à Owando : nous avons reçu 1 997 enfants venus de tous les départements du Congo et nous avons réussi notre mission», a-t-elle indiqué.

Dans son bilan, Solange Koulinka, ancienne Diable Rouge de handball et sociétaire d’Etoile du Congo, a déploré plusieurs cas de tricheries décelées à Owando. « À Owando, nous avons pu détecter des fraudes qui n’avaient pas été repérées. J’ai été obligée parfois d’être moi-même sur le terrain pour vérifier le travail des techniciens : nous avons enregistré environ 197 cas de fraudes, notamment des licences mal remplies, avec un double nom ou encore, caché sous la photo de l’athlète, le nom d’enfants avec deux âges. Dès que je constatais quelque chose, je sollicitais les fédérations qui m’ont beaucoup aidée sur l’âge des enfants », a-t-elle expliqué. Elle a également souligné le cas des enfants non scolarisés qui se sont retrouvés aux jeux nationaux alors qu’ils n’avaient pas pris part aux sectoriels. « Ces enfants ont été écartés. Donc sur 1 997, nous avons écarté 197 cas de fraudes », a-t-elle ajouté.

Pour mettre fin à ces fraudes lors des prochains jeux nationaux prévus du 19 au 27 juillet à Dolisie, dans le Niari, Solange Koulinka a demandé aux directeurs des établissements de dresser la liste de tous les enfants participant aux jeux. « À Dolisie, tout va changer : si nous remarquons encore un cas de fraude, c’est l’enseignant que nous allons frapper. Si l’équipe a gagné, on récupèrera la coupe. Nous avons fait des listes qui doivent être signées par les directeurs d’établissement où sera mentionnée l’identité de tous les enfants. Les licences doivent porter les mêmes noms et ces enfants doivent avoir leur nom depuis les sectoriels pour terminer aux nationaux. Si l’enfant n’a pas participé aux jeux sectoriels, il est douteux et il sera disqualifié », a-t-elle précisé.

L’Onssu détecte, les fédérations forment

S’agissant de l’organisation des prochains jeux nationaux, Solange Koulinka a indiqué que le ministère des Sports n’attendait plus que la signature du décret autorisant l’organisation des jeux 2014 à Dolisie par le président de la République pour mettre en place les commissions.

Rappelant l’objectif des jeux de l’Onssu, elle a indiqué qu’il s’agissait de détecter les talents et de préparer l’élite de demain après une formation par les fédérations. « Moi-même, je suis le fruit de l’Onssu. Après ma détection, Patronage m’a formée ; j’ai ensuite intégré Étoile du Congo et je suis arrivée ainsi en équipe nationale. Malheureusement, nous remarquons que les fédérations veulent les fruits déjà faits pour gagner alors que les enfants de l’Onssu sont les enfants que nous préparons petit à petit pour l’élite. Au Congo, nous n’avons pas d’écoles de formation pour poursuivre ce travail ; donc pour l’heure, les fédérations doivent jouer ce rôle après la détection par l’Onssu », a-t-elle insisté.

D’après elle, l’une des révélations des jeux d’Owando, une fillette de 10 ans originaire du département de la Bouenza, qui avait gagné l’épreuve de 5 000 m, est suivie par la Fédération d’athlétisme qui a mis un entraîneur à sa disposition : le moment venu, elle sera dans l’équipe nationale.

Solange Koulinka a, par ailleurs, annoncé la mise en place d’une commission technique composée d’experts de toutes les disciplines de l’Onssu qui a pour mission d'assurer la détection des talents. « Nous demandons aux fédérations de prêter attention aux enfants que l’Onssu détecte, de les donner aux équipes capables de les former en attendant la création d’écoles de formation. Dolisie doit être une réussite, c'est pourquoi nous demandons aussi aux enseignants de faire un travail de fond, d’arrêter avec la tricherie car cela ne profite pas aux enfants », a-t-elle conclu.

Charlem Léa Legnoki

Légendes et crédits photo : 

Solange Koulinka, secrétaire générale des jeux de l'Onssu (© Adiac).