Opposition politique : la plate-forme met en garde sur les menaces d’implosion du consensus national

Mardi 9 Décembre 2014 - 14:57

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Pour ce regroupement, la situation décriée se précise de plus en plus parce qu’à l’approche de la clôture de la session en cours au Parlement, « le pouvoir sortant se met avec ruse à dérouler des mécaniques de résistance à la possibilité d’alternance politique démocratique, par la création des obstacles artificiels au parachèvement du processus de 2011 ».

Dans sa déclaration signée le 8 décembre, les groupes parlementaires UDPS & alliés, MLC & alliés et UNC & alliés ont dénoncé la tendance du pouvoir sortant à se comporter comme s’il n’existe pas de loi électorale en vigueur, et avec laquelle le cycle électoral en cours peut se clôturer; la création de l’Office national de l’identification de la population (Onip) pour accaparer les tâches dévolues à l’administration classique, notamment les ministères de l’Intérieur et du Plan, et la nomination à sa tête des personnalités à couleur politique très prononcée en faveur du pouvoir sortant et la subordination des échéances électorales à l’organisation d’un recensement.

L’Opposition politique a également fustigé la récupération de la proposition de loi d’un député [Delly Sesanga : Ndlr] aux fins d’y intégrer les éléments visant le retardement des échéances électorales ; la résurgence suspecte de l’insécurité et de la criminalité dans certaines provinces du pays afin de donner un prétexte pour ne pas aller aux élections ; ainsi que l’absence manifeste de volonté politique d’aller aux élections, par le blocage des ressources budgétaires prévues dans le budget 2012, 2013 et 2014 retenues pour les élections, alors que des fonds publics sont affectés à des projets non inscrits au budget.

Le consensus dans le processus électoral

 La plate-forme politique, qui dit prendre date avec la Nation et l’histoire, au regard de la gravité des faits relevés, a jugé inopportun l’examen au Parlement de toute initiative de nouvelle loi en matières électorales. Pour ces trois groupes parlementaires et leurs alliés, en effet, en comprenant l’organisation de l’élection présidentielle trois mois avant la fin du deuxième et dernier mandat du Président sortant, toute autre initiative n’est que fuite en avant et perte de temps susceptible d’occasionner un glissement au délai des échéances.

Ils exigent, par ailleurs, le consensus dans le processus électoral conformément aux standards internationaux. Il s’agit, selon l’opposition, de l’accord de tous les protagonistes au processus dans la définition des options fondamentales devant aiguiller l’organisation des élections dans un environnement électoral apaisé.

Affirmant, d’une part, qu’ils ne participeront pas à tout débat au Parlement qui aurait pour objet de vote des initiatives de lois relatives aux élections et, d’autre part, se réservant le droit de conjuguer ses efforts avec toutes les forces vives de la République, toutes les personnes éprises de paix et de démocratie pour faire usage du prescrit de l'article 64 de la Constitution, ces groupes parlementaires et leurs alliés ont salué la position de la Communauté internationale « qui parle désormais d’une seule voix au sujet du calendrier global et consensuel comme préalable à toute forme d’appui ». Ils ont également dit féliciter le peuple burkinabé « pour son courage, sa détermination et sa maturité politique pour avoir fait échec à la tentative de violation de l’ordre constitutionnel en vue de la confiscation du pouvoir ».

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: quelques figures de l'opposition congolaise.