Parc national Ntokou-Pikounda : un cadre élaboré pour la gestion du site

Lundi 16 Décembre 2019 - 11:30

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Le préfet du département de la Cuvette, Christophe Tchikaya, a patronné au chef-lieu Owando un atelier portant sensibilisation des agents en charge de l’application de la loi saux aspects de criminalité faunique autour de l'espace de conservation.

L'organisation de l'atelier par la direction du Parc national Ntokou-Pikounda (PNNP) a été motivé par la recrudescence de la criminalité faunique dans et autour de cet espace.

Les participants ont partagé leurs expériences sur les liens et défis du trafic des produits de la faune et de la flore, les pratiques illégales tendant à inciter la population au braconnage, la collaboration avec les services de répression du département et les modes de transport illicites des produits fauniques issus du braconnage.

Après une série d’exposés ayant suscité des échanges interactifs et fructueux, la mise en place des groupes de travail et la restitution des travaux en plénière, les participants ont élaboré une feuille de route portant sur les stratégies à adopter pour réduire, de manière significative, le trafic illicite de la faune sauvage et de ses produits dérivés dans le PNNP et sa périphérie.

Au terme de la rencontre, une résolution a été prise pour la mise en place d’un cadre de concertation départemental sur la gestion de la faune sauvage dans le département de la cuvette. La responsabilité a été confiée à l’Agence congolaise de la faune et des aires protégées (Acfap) et au PNNP de produire un document d’orientation pour l’exécution de ce qui a été arrêté.

Par ailleurs, sur l’ensemble des sites de conservation où les données ont été collectées à travers le pays de 2014 à 2019, environ cent quatre-vingt-treize armes de guerre et 14 174 munitions de guerre ont été saisies par les services en charge de la lutte anti-braconnage, a révélé Fréderic Lambert Bockandza-Paco, directeur général de l' Acfap. « Ces mêmes données nous révèlent que le plus grand nombre des acteurs de braconnage dans nos forêts est constitué de ressortissants étrangers. Il faut ajouter à cela la saisie d’environ trois tonnes de viande de brousse effectuée le 17 novembre de l’année en cours, dans un véhicule de transport public en provenance de Ouesso », a-t-il renchéri. 

Pour sa part, le coordonnateur du programme WWF, Cédric Sépulcre, s’est félicité de la coopération de cette organisation  avec ses partenaires qui s’est construite sur des bases solides établies par le projet Espace Tridom Interzone Congo dans la Sangha, depuis 2005, et reconduite en 2016 par un accord de coopération au niveau national ainsi qu'un autre de cogestion du PNNP depuis novembre 2017. Il a assuré que le PNNP est un site de grande valeur de conservation tant du point de vue de la biodiversité que de la lutte contre les changements climatiques par la séquestration de carbone dans ses tourbières

Le PNNP riche en biodiversité

Situé à cheval entre les départements de la Cuvette et de la Sangha, précisément dans les districts de Ntokou et de Pikounda, le PNNP est le plus jeune des parcs nationaux du Congo, avec une superficie de 427 200 hectares.

Le modèle de gestion utilisé pour ce parc est celui de la « cogestion », suite à un accord conclu en novembre 2017, entre le gouvernement et World wide fund (WWF). Le PNNP est de ce fait placé sous la tutelle de l'Agence congolaise de la faune et des aires protégées.

Ce parc recèle un patrimoine naturel exceptionnel et se distingue par sa forte population de gorilles, de chimpanzés, d’éléphants et d’hippopotames. De plus, le colobe rouge de Bouvier y a été observé pour la première fois en 2015, une espèce de singes considérée éteinte depuis quarante ans dont la dernière observation remontait aux années 1970.

En dépit de tous ces atouts inestimables, il n’en demeure pas moins que ce jeune parc reste exposé aux menaces de tous genres, notamment celles liées au braconnage qui prennent des proportions inquiétantes avec l’usage des armes et munitions de guerre, des véhicules et des moyens de communication modernes par des bandes criminelles organisées.

Notons qu’entre 2017 et 2019, les équipes de lutte antibraconnage du parc ont découvert un nombre important d’étrangers clandestins installés en plein cœur de ce site, se livrant à un pillage systématique des ressources fauniques, notamment les perroquets capturés par milliers et des crocodiles nains du Gabon. Face à cette sombre situation, des dispositions urgentes sont à prendre pour envisager des pistes de solutions durables afin d'endiguer tant soit peu ce phénomène qui constitue une sérieuse menace aussi bien pour l'environnement que pour la paix et la quiétude de la population animale.

Fortuné Ibara

Légendes et crédits photo : 

Le préfet de la Cuvette, le maire d'Owando ainsi que les directeurs de l'Acfap et du WWF/Adiac

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