Patrimoine immatériel de l’Unesco : appel au soutien international de la campagne pour l’inscription de la rumba

Jeudi 19 Août 2021 - 18:50

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Ayant lancé la campagne concomitamment avec la République du Congo, le 17 août, à l’Institut national des arts (INA), la ministre Catherine Kathungu Furaha a souhaité que l’action ainsi engagée se répercute en Angola, au Cameroun, au Zimbabwe, aux Antilles, dans les Caraïbes et en Amérique Latine ainsi que dans toutes les institutions internationales socio-politiques et culturelles.

La ministre procédant au lancement de la campagne (Adiac) L’appel de la ministre de la Culture, Arts et Patrimoine à l’adhésion mondiale de cette démarche en faveur de la rumba est à son avis légitime.  « La rumba est certes notre identité mais elle est aussi un partage et une diplomatie », a affirmé Catherine Kathungu Furaha. Et s’adressant à l’auditoire présent à cette cérémonie de lancement, elle l’a conscientisé « à signer un acte d’engagement pour la rumba ». Hic et nunc, elle l’a invité à soutenir «  un calendrier de médiatisation des valeurs intellectuelles, morales, unificatrices, pacifistes des textes d’éducation des chansons à programmer dans les médias ». Opération d’envergure qui devrait être menée de manière instante en usant de divers supports. À son entendement, ce serait donc « à travers des affiches, sur les réseaux sociaux, dans toutes les ambassades à Kinshasa et tous les corps constitués comme dans chaque ministère, école secondaire et institution universitaire  ». Cette invitation a été saluée par une acclamation spontanée des hôtes réunis dans la salle Mikanza Mobyem de l’INA.Viva rumba, spectacle de la section art dramatique de l’INA faisant l’apologie de la Rumba (Adiac)

En vue de sensibiliser au mieux la ville à s’approprier la campagne de promotion pour l’inscription de la rumba congolaise au patrimoine culturel de l’humanité, Catherine Kathungu a suggéré une mobilisation tous azimuts du secteur audiovisuel. La ministre a donc, en conclusion son allocution, exigé « qu’à partir d’aujourd’hui des émissions radiotélévisées sur la rumba soient hebdomadaires ». Ceci, a-t-elle soutenu, «  afin que toute la population connaisse l’histoire glorieuse de la rumba partie d’un rite du nombril pour devenir une identité emmenée par les Afrodescendants chacun à son époque à travers des générations ». Et quant au modus operandi, elle a exhorté à une démarche élaborée : « Ne nous dispersons pas, décidons-nous donc d’agir avec la détermination exigée par l’une des icônes de la rumba née dans les années 1930, Franck Lassan. Lui qui, dans son chef d’œuvre Laissez tomber, nous demande de suivre un seul chemin de moralité pour la réussite  ». C’est sur le rappel de la morale du fameux tube du musicien défunt d’ailleurs joué sur le moment qu’elle a opéré le lancement de la campagne.

 

Un aperçu de l’auditoire assistant au lancement de la campagne (Adiac)Appui actif de la candidature
Point d’orgue de la cérémonie de lancement, la mobilisation de la ministre de la Culture, Arts et Patrimoine s’est appuyée sur la rhétorique du Pr Yoka Lye, directeur général de l’INA, à propos des prémices de l’initiative d’inscription de la rumba au patrimoine mondial. En qualité de président de la commission mixte RDC – République du Congo et de la commission locale ad hoc, il a évoqué la soumission, le 26 mars 2019, par les ministres de la Culture des deux Congo « à l’Unesco de la candidature de la rumba congolaise sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ».

Comme l’a souligné le Pr Yoka Lye, l’action conjointe des ministres congolais est l’aboutissement d’un travail de longue haleine mené en amont. « Pour en arriver là, les experts de la commission mixte venant de divers horizons de la musique congolaise ont dû justifier le bien-fondé de la démarche, à savoir que la rumba congolaise est un élément culturel d’exception de génération en génération. Qu’elle est vectrice de la cohésion nationale et de créativité. Qu’elle a l’adhésion indéniable de toutes les catégories communautaires qui s’y reconnaissent à fond. Mais aussi, l’adhésion de la communauté scientifique, grâce aux recherches et aux publications de bonne facture », a-t-il dit. Et d'ajouter :  « La Commission a fourni à l’Unesco/Paris des pièces à conviction sous forme d’inventaire statistique, technique, documentaires édifiants ». En 2020, l’Unesco a rassuré la commission de la réussite du travail accompli à ce niveau-là. Dès lors, la campagne lancée à l’occasion, en présence des partenaires culturels de la RDC, notamment le représentant pays de l’Unesco et le responsable du pôle Eunic est l’action ultime à mener tel que l’a signifié le président Yoka Lye. « Il nous reste donc la phase de promotion et de lobbying auprès des instances politiques nationales et internationales ainsi que des instances diplomatiques sur place ou à l’Unesco afin d’appuyer activement la candidature d’ici la fin de l’année 2024 », a-t-il conclu

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : La ministre procédant au lancement de la campagne (Adiac) Photo 2 : Viva rumba, spectacle de la section art dramatique de l’INA faisant l’apologie de la Rumba (Adiac) Photo 3 : Un aperçu de l’auditoire assistant au lancement de la campagne (Adiac)

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