Pénurie de carburant : une période sous pression

Jeudi 5 Mai 2022 - 18:34

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Depuis une semaine environ, sévit une pénurie de carburant qui met à mal le déplacement dans la ville de Brazzaville. Si les files de voitures garées dans les stations-service ne sont pas autant impressionnantes que d'habitude en ces périodes-là, il n'en est pas moins que le prix des courses, de bus et de taxis, ne s'est pas fait attendre pour grimper. 

Se déplacer à Brazzaville est devenu de l'ordre du casse-tête et du calcul mental depuis environ une semaine. En effet, le précieux fuel qui fait tourner le moteur des chevaux du XXIe siècle se fait plus rare. Si la cause de cette pénurie reste indéterminée, sa gravité est jusqu'ici relative en comparaison aux pénuries d'essence qui par le passé ont eu à paralyser la vie brazzavilloise.

Les premiers confrontés à la dureté de cette situation sont les chauffeurs de taxis et de bus qui se voient obligés de laisser leurs plumes pour espérer accéder à la pompe à essence. En plus du prix du produit qui est resté stable, à savoir 475 F CFA le litre d'essence, il faut aussi aux chauffeurs avoir la main souple vis-à-vis des pompistes pour obtenir leur faveur, crise oblige. La pénurie se fait ainsi sévère non pas en elle-même dans la surenchère collatérale qui l'accompagne. Celui qui se voit faire ainsi les frais de cette situation sans pouvoir objecter de la moindre des manières reste le citoyen lambda qui, pour se déplacer, se voit obligé de payer ses courses de taxi ou de bus de 50 à 75% en moyenne sur les itinéraires standards.

Dans un contexte où le coût du panier de la ménagère a lui aussi bien augmenté en raison de la crise sécuritaire mondiale, l'augmentation du coût du déplacement vient alourdir le quotidien du Congolais moyen d'autant plus que les salaires restent quant à eux fixes. Chaque parti essayant au mieux de compenser ses pertes et au pire de tirer son épingle du jeu de cette crise, le quotidien du Brazzavillois ressemble de plus en plus à un mauvais rêve qui a cette caractéristique d'être un peu trop réel, sinon de n'être que réel tout court.

La législation congolaise devrait protéger le citoyen usager des services urbains qui sont malheureusement en grande partie laissés au compte d'acteurs privés qui donnent l'impression de faire ce qu'ils veulent, livrant les Congolais à la loi du plus fort, du plus intelligent, du mieux organisé, du plus stratège, du moins dépensier ou du meilleur survivant. En espérant la fin rapide de cette douce pénurie aux effets dévastateurs, l'on appelle à une certaine remise en question des manières de faire des acteurs du transport congolais.

Princilia Pérès

Légendes et crédits photo : 

Vue d'une file de taxis en quête de carburant/DR

Notification: 

Non