Perspectives 2020 /Covid-19: une croissance limitée dans le continent africain

Mardi 15 Décembre 2020 - 12:10

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Selon des économistes de l'Agence pour l'assurance du commerce en Afrique, le continent connaîtra des risques financiers limités en 2021, à cause d'une crise qui a fragilisé encore plus les plus fragiles, dont il faut en faire une priorité.

En 2021, l'Afrique devrait renouer avec la croissance. Mais certains pays devront s'armer de patience. Le risque de paiement restera limité à une poignée de pays. C'est la conclusion d'une étude menée par des économistes et analystes financiers de l’Agence pour l’assurance du commerce en Afrique (ACA). Son directeur général, Manuel Moses, a rappelé l'importance des partenariats pour la relance des économies africaines confrontées à la crise de la Covid-19. L'ACA va apporter son soutien aux économies les plus vulnérables.

Avec le soutien de la Banque européenne d'investissement et de la Banque africaine de développement, l'ACA compte accroître le nombre de ses adhérents. L'une des caractéristiques majeures de l'impact de la pandémie, est que, celle-ci a touché un éventail plus important de pays, y compris des économies plus diversifiées et dépendant du tourisme et de l'aviation, relève les experts de l'ACA. Quelque 345 milliards de dollars seront nécessaires dans les trois années à venir, pour aider les pays africains à se rétablir des effets économiques de la Covid-19, estime le Fonds monétaire international (FMI).

Quant à l'Initiative de suspension du service de la dette du G20, elle n'apportera que 6,5 milliards de dollars aux pays éligibles, et ce, jusqu'en juin 2021. La diversité de sources de financement non traditionnelles du Moyen-Orient et d'Asie, rend plus complexe le problème de la dette des pays africains. Pour les analystes, les pays susceptibles d’être plus solides (Sénégal et Ouganda) sont ceux qui ont implémenté des politiques fiscales et monétaires saines. Les pays les plus vulnérables avant la pandémie devraient voir leur situation s'aggraver, avec un endettement pouvant atteindre 60 % du PIB en 2020 contre 40 % en 2015.

Même si l'Afrique a su éviter une crise sanitaire majeure, la vigilance doit demeurer. Sur le plan financier, les experts notent une restriction et une concentration des actions de notation là où les risques sont les plus importants et urgents, notamment dans des pays les moins dynamiques. Ainsi, en 2021, seulement 6 pays africains devraient enregistrer une dette publique brute dépassant 100 % du PIB, alors que dans l’ensemble, le poids de la dette devrait augmenter puis se stabiliser au-dessus de 60 % du PIB d’ici à 2022. Mais la tendance générale ne montre aucune menace de propagation ou de contamination régionale.

Une situation préoccupante pour des économies aux profils variés

C'est la première fois, depuis 25 ans, que l'Afrique subsaharienne pourrait enregistrer une récession, selon le FMI. Les économies africaines continuent malheureusement de payer un lourd tribut à la pandémie de coronavirus. Les pays tournés vers le tourisme (Maurice, Seychelles, , Tunisie) connaissent une situation particulièrement difficile. Ceux qui exportent le pétrole pâtissent de la baisse des cours du brut (autour de 41 dollars/le baril en 2020 et 43,80 dollars pour 2021 pour 2021, selon le FMI. Ces pays devraient enregistrer une chute de 4,1 % du PIB en 2020 et leurs perspectives de rebond restent limitées à 2 % pour 2021.

Pour la directrice  générale du FMI, Kristalina Georgieva, « c'est un immense désespoir humain face à des bouleversements gigantesques et à l'augmentation de la pauvreté » et « seule une victoire contre la pandémie permettra un redressement économique pérenne ».

Noël Ndong

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