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Plaidoyer pour la sauvegarde de nos langues maternelles

Samedi 19 Mars 2022 - 16:25

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Nous appelons par langues maternelles celles que les enfants apprennent auprès des parents dès les premières années de naissance. Ces langues sont parfois dites dialectes, patois, bref provinciales ou régionales. Celles-ci sont en voie de disparition au Congo et si rien n’est fait, l’on court le risque d’arriver à leur extinction définitive.

Des récentes recherches en linguistique et en philologie révèlent que plus de deux cents dialectes et patois ne sont plus parlés au Congo. Et le cri d’alarme qui en découle c’est de créer des stratégies pour arrêter cet état de chose qui risque d’emporter d’autres langues maternelles qui résistent encore à cette situation déplorable.

La première cause de cette disparition est liée à la très forte urbanisation de nos communautés rurales, c’est dire que l’on vit actuellement l’incontournable question des campagnes qui s’urbanisent à une ampleur considérable. La deuxième est l’exode rural car le brassage urbain crée une sorte d’acculturation endogène, c’est-à-dire l’interpénétration des registres dialecto-regionaux. Le parler provincial qui présente plus d’atouts sociaux, notamment le poids démographique, le volume du glossaire en termes d’enrichissement notionnel a tendance à dicter sa loi sur les autres dialectes.

Sur cette même lancée, la troisième cause est le manque criant d’une politique nationale de protection et de promotion des langues maternelles qui ne sont parlées que par des communautés à faible densité territoriale. La quatrième, qui tend à devenir la principale, c’est le refus des parents d’apprendre à leur progéniture leurs langues maternelles car le faire, ce serait semble-t-il occasionner une arriération. Erreur. Nos grands écrivains que furent? entre autres,  Jean Malonga, Tchicaya Utam’si, Letembet Ambilly... réfléchissaient bien en leurs dialectes respectifs et le rendu était en langue française. Tout comme les divers témoignages du grand écrivain ouest-africain, le sage Amadou Hampâté Bâ.

Ceci étant, ne laissons pas disparaître nos langues maternelles, sauvons-les en suscitant une prise de conscience de la part des autorités en charge des questions culturelles. Il n’y a pas de honte pour cela. Certaines valeurs ancestrales sont sauvées par la connaissance de ces dialectes.

 

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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