Pointe-Noire : Pierre Vimalin fête ses 100 ans

De nos jours, il est difficile pour un homme en général et pour un Congolais en particulier de vivre pendant un siècle ou plus. Pierre Vimalin fait partie des exceptions. Il est devenu depuis le 12 juillet un monument local et national. « Sa famille et ses enfants doivent s’estimer heureux et chanceux d’avoir un tel monument. C’est une grande grâce pour eux car les gens de cet âge on en trouve pas dans toutes les familles et ils sont vraiment rares au Congo»,  s’est exclamé un ponténegrin qui a eu vent de cette nouvelle. Une vrai grâce a aussi reconnu la progéniture du patriarche qui a tenu à remercier Dieu pour l’heureux événement.

De père hollandais et de mère congolaise, Pierre Vimalin est né le 12 juillet 1915 à Landana (Angola). A l’âge de 5 ans, il perd son père et s’installé au Congo terre de sa mère depuis 1920. Père de 18 enfants qu’il a eus avec 6 femmes dont Lucienne Massanga Mpondo qui demeure à ses côtés jusqu’alors,  il compte aujourd’hui 64 petits fils, 76 arrières petits fils et 19 arrières-arrières petits fils. Ancien employé des postes et télécommunications et détenteur d’un certificat d’études indigène. «Dans le temps il n’y avait pas d’études  supérieures, juste le cycle allant du CP1 au CM1 », a-t-il expliqué. Dans sa vie professionnelle, Pierre Vimalin a eu des distinctions de la France (Etoile noire du Benin et médaille d’honneur des télécommunications) et du Congo (Chevalier du mérite congolais par l’abbé Fulbert Youlou).

La cérémonie organisée en son honneur a été une grande fête riche en sons et en couleurs.  Chants, danses et musique exécutés par le groupe traditionnel Lelo-Lelo et l’orchestre Chauffé Libéndé ont ponctué la fête. Pierre Vimalin rayonnait de joie entouré de sa femme et sa progéniture tous vêtues de tenues pagne africain avec son effigie. Il faut dire que la vie de ce monument n’a toujours pas été rose. Le patriarche a frôlé la mort, victime d’un empoissonnement dont il s’en est miraculeusement sorti.

Pour lui, atteindre 100 ans n’est pas le fruit d’un hasard. C’est le résultat d’une vie menée avec méthode : « Si j’ai vécu jusqu’à cent ans c’est parce que je vis avec méthode en respectant les autres, grands comme petits, les amis et les autorités et aussi parce que  je respecte les biens d’autrui», a confié Pierre Vimalin. Entre autres conseils qu’il a prodigué aux hommes pour vivre longtemps: c’est le respect des femmes, célibataires comme mariées. La cérémonie festive organisée est un hommage bien mérité pour le patriarche qui ne cesse de prôner la cohésion au sein de la famille et l’assistance aux autres, notamment les plus faibles, a estimé le pasteur Roger Théo Vimalin, un de ses fils, et  Raoul  Tchicaya-Vital, un de ses beaux fils. Ce qui explique sa décoration en qualité de meilleur papa du monde par sa progéniture.

Le patriarche tient encore sur ses deux jambes malgré son âge, écrit et lit sans lunettes, s’exprime sans trop de difficulté. Bricoleur et refusant de devenir inutile, il se consacre encore à cœur joie à plusieurs activités, outre l’écriture et la lecture, pour occuper son quotidien (électricité, plomberie…), c’est l’homme tous travaux. Signe qu’il a encore plusieurs années à vivre devant lui.