Pression démographique : une croissance dépassant les cinq pour cent par an pour Kinshasa

Mardi 13 Septembre 2016 - 14:52

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À ce rythme, la capitale deviendra vraisemblablement la ville la plus peuplée d'Afrique dès 2030. Par ailleurs, si l'on calcule la progression à l'échelle nationale qui s'établit à 2,8 % par an,  le pays doit atteindre deux cents millions d'habitants d'ici à 2050. Face à cette pression démographique, les partenaires au développement invitent les autorités congolaises à mettre en oeuvre urgemment des politiques de grande envergure dans plusieurs secteurs stratégiques dont les transports, le logement et l’accès aux services de base. Rien que pour les routes de Kinshasa, par exemple, l'on s'attend au moins au triplement du réseau actuel.  

Pour l’heure, les défis de la construction et de l’infrastructure constituent des thèmes majeurs du développement de la RDC. Selon les chiffres de la Banque mondiale,  seulement 52 % des logements sont construits en matériaux durables, 34 % des résidences sont connectées à l’eau potable et 40 % d’entre elles peuvent accéder au courant électrique. En plus d’accuser ce grave déficit infrastructurel et en équipements, le pays peine également à mobiliser les financements nécessaires pour répondre à ses besoins de développement, au regard de la faiblesse de ses ressources budgétaires.

En guise d'alternative à cette insuffisance structurelle, plusieurs forums et rencontres à caractère économique recommandent de développer le partenariat public-privé (PPP). Il s'agit d'une voie ou stratégie pour arriver à financer des investissements lourds. Selon les experts, il est indispensable de relancer le financement du développement, et le secteur privé doit impérativement jouer un rôle moteur pour réussir ce pari, attestent les experts. Entretemps, ces derniers saluent le vote d'une loi sur le PPP qui permet enfin de baliser le terrain. En tenant compte du principe gagnant-gagnant, l’État et ses partenaires arrivent ainsi à profiter d’un cadre juridique plutôt équilibré et sécurisant pour les investissements. L’intérêt semble se porter sur les villes congolaises dont le rythme de croissance démographique est de loin supérieur à celui des campagnes qui ont tendance à se vider.

En effet, Kinshasa atteint un rythme annuel dépassant les 5 %. Son besoin en réseau routier représente trois fois plus que le niveau actuel recensé sur l'étendue du territoire national. En prenant en compte ce rythme infernal, la capitale va prendre la première place au cours de la décennie prochaine. Le succès du pari ainsi lancé dépendra nécessairement de l'efficacité du partenariat entre l’État et le secteur privé.

Laurent Essolomwa

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