Prix No’Ocultures de la critique d’art en Afrique : Emeraude Kouka parmi le trio gagnant

Vendredi 16 Septembre 2022 - 15:51

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Après l’analyse des six textes en compétition, mis sous anonymat, le jury du Prix No’Ocultures de la critique d’art en Afrique a désigné les trois lauréats de la troisième édition de ce concours, à savoir Emeraude Kouka du Congo, Jean Florentin Agbona du Bénin et Tawfiq Belfadel de l’Algérie.

 

 

 

« Le Prix du cinquième jour, frasque adultérine et fresque sociologique » est la critique qui a permis au poète et critique d’art congolais d’occuper la deuxième place du classement de la compétition. L’histoire de cette critique d’art est tirée du roman « Le Prix du cinquième jour » de la romancière tunisienne Khaoula Hosni, paru en 2021 aux Éditions Arabesques. Ce roman raconte les péripéties de la vie conjugale de Ghalia, 40 ans, graphiste en freelance, mère de deux enfants, et d'Adel, son infidèle mari.

La critique d’Emeraude Kouka s’est fondée sur les rapports entre Ghalia et Wafa, la maîtresse de son mari mais aussi sur l’homosexualité de Nabil, frère de Ghalia. Tout au long de son texte, le poète met en exergue le rapport d’amitié qui peut naître entre deux femmes qui partagent le même mari. En effet, malgré le fait qu’elle soit perturbé par la relation extra-conjugale de son mari, Ghali va, contre toute attente, s’évertuer à avoir une relation presque amicale avec sa rivale.  

Sur cette première thématique, il se dégage du texte d'Emeraude Kouka une profonde mutation sociale et psychologique des relations entre femmes, qui met en lumière un nouveau code affectif et moral qui leur montre le champ inexploré de leur pouvoir et leur résilience.

Le poète congolais aborde, par ailleurs, l’homosexualité de Nabil. Abandonnée à lui-même, elle est marginalisée à cause de son orientation sexuelle, souffre d’un cancer, dont seule Ghalia s'en préoccupe. A travers cette thématique, Emeraude Kouka explore la question des minorités sexuelles et de la valeur de la vie humaine. Connu sur l’espace culturel congolais comme critique littéraire, Emeraude Kouka est auteur de deux ouvrages intitulés « Hérésiarque toute la lyre », paru en 2020 aux éditions Le Lys Bleu à Paris, en France, et  « Abiste de na » paru en 2021 aux éditions Kemet.

Outre le poète et critique d’art congolais, Tawfiq Belfadel de l’Algérie et Jean florentin Agbona du Bénin, respectivement premier et troisième lauréats, ont également proposé des textes dans le même sillage, notamment « Le Prix du cinquième Jour de Khaoula Hosni : éloge de la liberté et de l’humanité » pour le critique algérien et « Culpabilité et loyauté dans “Le prix du cinquième jour” de Khaoula Hosni » pour le Béninois.

Pour cette troisième édition, six textes de cinq pays ont été reçus et évalués par le jury et trois, mentionnés ci-dessus, ont été retenus. Ces derniers seront publiés dans le huitième numéro du magazine "No’Ocultures", spécialisé en critique d’art, à paraître en novembre prochain.

Mis en œuvre par l’Association Nord-Ouest Cultures et l’Agence panafricaine d’ingénierie culturelle, le prix No’Ocultues a pour but de promouvoir le métier de critique d’art en Afrique. Ses deux dernières éditions, tenues respectivement en 2020 et 2021, ont fait la part belle au cinéma et à la musique.

Durly Emilia Gankama

Légendes et crédits photo : 

Emeraude Kouka/Africavivre

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