Procès du 4-Mars : la défense demande un arrêt équitable

Jeudi 5 Septembre 2013 - 19:15

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Les plaidoiries du 5 septembre ont été réservées aux avocats des accusés, Jean-Bosco Mpankima, André Joseph Sahouss, Bréchère Macaire Yengolo, Ismaël Kouyaté et Blood Kouack Kakom, qui ont jugé « vide » ce dossier. Cette phase étant achevée, dès demain, le procureur général près la Cour d’appel de Brazzaville, Corneille Moukala Moukoko, rendra son ultime réquisitoire avant délibération

Ces accusés ont été poursuivis pour coups et blessures volontaires, homicide involontaire, détention illégale d’armes de guerre, complicité de détournement des deniers publics, incendie volontaire, assassinat, et enfin dommage à la propriété immobilière d’autrui. Selon leurs avocats, ces crimes ne sont pas imputables à leurs clients. « Ce procès est une injure à l’intelligence humaine. Que se passe-t-il dans ce pays ? Cette affaire est passée devant les grands magistrats qui ont constaté que ce dossier était vide. Libérez-les », s’est exclamé Me Nganga.

Pour absence de preuve concordante des infractions reprochées aux prévenus, les avocats de la défense ont demandé la libération sans condition de leurs clients. Au total, huit bâtonniers se sont succédés pour plaider la cause des accusés. Ils réclament que la justice soit équitable, afin que celle-ci s’inscrive dans l’histoire judiciaire du Congo.

Kakom innocenté par ses avocats

Le présumé auteur de l’incendie, Blood Kouack Kakom, a été inculpé pour incendie volontaire, assassinat, coups et blessures volontaires, dommage à la propriété immobilière d’autrui. Selon ses avocats, leur client ne peut être poursuivi pour ces infractions, car disent-ils, une personne ayant causé volontairement un incendie, n’attendrait pas une interpellation de Yengolo pour fuir et ensuite informer les autres collègues de l’ampleur des flammes.

Après avoir mis en relief les évidences, Me Ibouanga a demandé à la Cour de rendre un arrêt qui ne sera pas critiqué par le peuple congolais et par l’opinion internationale. « On ne court pas après la vérité. Aucun mobile n’est susceptible de prouver les faits mis à sa charge. Nous sommes liés par le droit et non par des suppositions pour condamner à tort de pauvres innocents », a-t-il déclaré.

Dans un discours intelligent, Me Ibouanga a démontré que les infractions imputées à Kakom n'étaient pas prouvées scientifiquement et juridiquement. Pour lui, il y a eu, au cours des débats contradictoires, aucune justification de l’intention criminelle, malgré les explications des experts en armement et munitions. « Si Kakom était l’auteur de l’incendie, il ne serait pas présent au moment des faits, et n’aurait ni prêté son téléphone à Mafoua pour appeler les secours, ni répondu à l’appel de la Direction générale de la surveillance du territoire », a fait savoir Me Ibouanga. Avant de poursuivre : « Je ne peux plaider le sursis, car cet acte matériel de mise à feu n’a pas été démontré scientifiquement et juridiquement. Le charbon ne pouvait engendrer un tel incendie. Que votre intime conviction ne vous conduise pas à l’arbitraire. Il n’y a pas de vérité ici, la vérité est ailleurs. »

Selon Me Ibouanga et MEssau, les actes matériels n’étant pas constitués, ils demandent l’acquittement de l’accusé Blood Kouack Kakom, et pour cause, aucune relation d’effet n’a été prouvée. Avant que ceux-ci demandent à la Cour de ne pas admettre la constitution en tant que partie civile de l’État congolais, qu’ils qualifient de honteuse. « Kakom ne peut pas faire les frais des conflits entre les militaires compétents et ceux qui ne le sont pas. La responsabilité de l’État est impliquée dans cette affaire, car c’est lui qui a donné l’autorisation aux sociétés civiles de stocker les charges explosives dans un quartier résidentiel », a conclu Me Ibouanga.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Sahouss, Yengolo et Kouyaté (de gauche à droite). Photo 2 : Blood Kouack Kakom.