Produits pétroliers : le réseau informel de distribution, un mal nécessaire

Samedi 5 Octobre 2013 - 16:59

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Depuis trois ans, Luanda a interdit la sortie du carburant de son territoire national, et de plus en plus d’opérateurs actifs à la frontière angolaise ont reconnu être en difficultés.

Interrogé par la rédaction, un opérateur du réseau informel, Christian M., a déploré les répercussions de cette mesure sur leurs activités, particulièrement dans cette partie du territoire de la RDC. Ces stocks de produits pétroliers qui parviennent par ce circuit informel permettent de maintenir l’équilibre des prix dans certaines provinces fortement dépendantes, particulièrement celles qui sont enclavées et mal desservies par le circuit normal de distribution organisé par Sep-Congo.

Camion chargé de fûts de carburant (nationale n°1)Aussi ces opérateurs se butent-ils aujourd’hui au problème d’évacuation de ces produits pétroliers. « J’ai l’habitude de faire venir les produits depuis l’Angola. C’est tout un problème aujourd’hui. Depuis trois ans, le gouvernement angolais a interdit la sortie des produits. Aujourd’hui, ce sont les Angolais qui font les manœuvres à partir de leur propre pays pour amener ces produits à la frontière. Nous les prenons en charge à partir du Bas-Congo », a-t-il expliqué. Les points de contact se font à divers endroits : Moanda, Mahigi, Yema, etc. Les produits ainsi récupérés sont acheminés ensuite vers Kinshasa, avant leur évacuation pour l’intérieur du pays.

À cela, il faut évoquer aussi l’incidence négative de l’état des routes sur l’évacuation de ces produits. Autres difficultés et non des moindres, il y a l’image tout aussi négative portée généralement sur le carburant provenant d’autres circuits que celui mis en place par Sep-Congo. Certains parmi les opérateurs cherchent vainement à faire taire toutes les critiques sur ce carburant. « Avant de nous acheter, les clients privilégient d’abord les produits de Sep-Congo. Or, il s’agit des mêmes produits, malgré leur provenance différente». Dès que les produits arrivent à Kinshasa, il faut les faire évacuer très souvent par la voie fluviale qui paraît la mieux adaptée. «Le transport par bateau nous prend aussi beaucoup de temps ». Ces contraintes rendent plus difficile le travail de distribution des produits pétroliers par les opérateurs du circuit informel.

Réagissant au problème de sécurité posé par ces produits pétroliers circulant d'un pays à un autre sans mesure de sécurité stricte, Sep-Congo a appelé le gouvernement à sévir pour empêcher une catastrophe de grande ampleur du fait de la légèreté avec laquelle sont entreposés des fûts de carburant dans les quartiers populaires ou près des habitations

Laurent Essolomwa

Légendes et crédits photo : 

Un camion chargé de fûts de carburant (nationale n°1)