Province orientale : la localité de Sisi livrée à la merci des militaires ougandais

Lundi 26 Août 2013 - 19:47

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La société civile de la contrée de Mahagi dénonce cette incursion et demande au gouvernement de sécuriser les frontières du pays dans cette zone. 

Alors que la population de Goma n’a pas encore totalement digéré les récentes attaques dont elle a été l’objet à la suite des obus tombés dernièrement dans certains quartiers populaires, les dernières informations en province orientale font état d’une incursion des militaires ougandais. Ces derniers ont, d’après des sources, investi depuis le 25 août la localité de Sisi, en territoire de Mahagi, dans le district de l’Ituri. Ils sont près de trois cents soldats ougandais à avoir pris possession de cette contrée en l’absence des agents des services de la Direction générale des douanes et accises (DGDA), de la Direction générale de migration (DGM) et ceux de la police des frontières. Ces derniers avaient, la veille, abandonné leurs postes laissant la contrée et ses habitants à leur triste sort. Nulle trace des éléments des Fardc censées symboliser l’autorité de l’État.

Des sources proches de la société civile de Mahagi, il appert que les intrus auraient fait leur entrée dans cette localité dès la tombée de la nuit, équipés juste de deux chars de combat et des armes lourdes. Selon la même source, les militaires ougandais auraient percuté à leur passage la barrière qui fait office de poste frontière dans cette zone. Tout, à en croire des sources locales, serait partie d’une polémique autour de cette barrière que les services douaniers de la RDC avaient enlevé de sa position initiale pour la replacer 400 mètres plus loin la rapprochant de la frontière. Un acte que la partie ougandaise avait assimilé à la provocation au point d’émettre un ultimatum de 48 heures pour que cette barrière revienne à sa position d’avant. C’est sur ces entrefaites que les militaires ougandais ont, après expiration de l’ultimatum, enlevé de force la barrière de Sisi jusqu’à contrôler la contrée au mépris du respect de l’intangibilité des frontières et de la souveraineté des États.

Jusqu’à présent, les autorités congolaises concernées continuent d’afficher la langue de bois à ce sujet. Au niveau des responsables douaniers de la RDC, on continue de soutenir que la fameuse barrière se trouve bel et bien en territoire congolais tout en rejetant les accusations de violation de la frontière qu'on leur a imputées. La réaction officielle du gouvernement Matata par rapport à ce dernier développement avec le déploiement des militaires ougandais à Sisi se fait toujours  attendre.   

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des militaires ougandais