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Quand le phénomène « bébé noir » traumatise

Samedi 24 Avril 2021 - 16:03

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Hier, c’était seulement des mineurs et adolescents qui se livraient à cette pratique, c’est-à-dire celle d’agresser des paisibles citoyens pour s’emparer de leurs biens qu’ils portent par de vers eux. Mais aujourd’hui certains adultes d’un certain âge embrassent peu à peu cette pratique et cela devient traumatisant surtout au niveau des quartiers périphériques de nos villes.

Ce constat étant fait, nous nous sommes interrogés : « Quand disparaîtra totalement ce phénomène ? », « Quelles sont des stratégies à mettre en place pour enrayer ce phénomène dans nos villes ? » De façon rapide, les réponses à ces deux interrogations sont :

Premièrement : ce phénomène pourrait disparaître dans un proche avenir si et seulement si les ministères chargés des questions de la jeunesse, les autorités municipales, les chefs de quartiers, les parents d’enfants, la police et la gendarmerie y compris des églises acceptent de conjuguer leurs efforts sans complaisance. La dissuasion, la moralisation, la conscientisation et la chicotte seront les leviers essentiels sur lesquels ces acteurs devraient s’appuyer.

Deuxièmement, créer des sites d’isolement pour ces jeunes et adultes qui se livreraient à cette pratique. Ils seront loin des villes pour des activités agro-pastorales créatrices d’emplois. Les plaines et les forêts sont là pour les accueillir et des activités liées à l’agriculture, à la pêche, à l’élevage, à la vannerie, à la peinture, à la sculpture, à la maçonnerie, à la menuiserie et d’autres activités ouvrant la voie à leur intégration socio-économique.

Certains de ces jeunes opèrent le plus souvent en plein jour sous l’œil impuissant des parents et chefs de quartiers. « Nous craignons aussi d’être surpris un jour par ces mêmes jeunes », disait un jour un chef de quartier qui se voyait menacer par ces jeunes qui avaient retrouvé refuge dans une maison inachevée pour se droguer nuit et jour. Ainsi donc, même en plein centre du quartier, des gens ont peur quand ils rencontrent des jeunes se balader en groupe. Ces jeunes qui opèrent dans les quartiers comme Nkouikou, Makayabou-418, Songolo, OCH-rail, sur l’avenue de la Révolution, le font en plein jour.

Oui, il y a là une vraie complicité qui fait que ce phénomène se pérennise. Alors, avec la complicité de qui ? Ces mineurs et adolescents y compris des « papas noirs » qui intègrent ces groupes ne sont pas des extra-terrestres. Ils sont bien identifiés dans des blocs, ils fument du chanvre au su et au vu de certains parents et membres de famille, ils habitent des quartiers, bref ils sont avec nous dans ces périmètres urbains. Alors pourquoi sont-ils devenus des « invincibles » ?

Attention, ces enfants changent la façon d’agir à tout moment, ils peuvent, pour avoir des paisibles citoyens à agresser, procéder par une certaine docilité, bref une certaine sournoiserie comportementale. En voyant un paisible citoyen s’approcher à eux, l’un d’eux peut brutalement se faire « malade ». Et il suffit de chercher à le sauver, alors arrivent brutalement ses collègues, et on est pris dans le piège. Gare à eux !

Ceci étant, nous pensons pour notre part que ces quelques stratégies que nous avons énumérées peuvent donner matière à réflexion pour ceux qui ont la charge de veiller à la sécurité des personnes dans nos villes.

 

 

   

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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